Alimentation : malade du sucre ou du capital ?17/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2907-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Alimentation : malade du sucre ou du capital ?

L’Anses, l’organisme public qui mesure la sécurité sanitaire de l’alimentation, a constaté que près de 80 % des 50 000 produits transformés contiennent du sucre. L’excès de celui-ci étant nuisible à la santé, l’administration conseille aux industriels de réduire sa teneur dans les aliments préparés.

Cette teneur en sucre n’a diminué que dans les sodas, mais s’est répandue partout ailleurs, y compris dans les aliments salés. Comme le sel et le gras, il est l’exhausteur de goût le moins cher du marché et a, comme eux, un pouvoir addictif. Les industriels ont donc un triple intérêt à mettre ces constituants dans leurs produits : cela leur donne du goût, pour pas cher et cela crée une clientèle quasi captive. L’obésité qui touche les classes pauvres des pays riches comme celles des pays pauvres semble bien suivre la pénétration croissante de la nourriture industrielle.

Au début de la chaîne, on ne peut pas s’attendre à ce que les États fassent pression sur les industriels. Il n’y a pourtant pas de malédiction dans la confection à grande échelle de nourriture, y compris de plats cuisinés. Au contraire, elle devrait permettre une économie de travail social, un gain de temps pour tous, à commencer par les mères, sur qui repose aujourd’hui cette corvée. La malédiction, si on peut l’appeler ainsi, réside exclusivement dans le fait que, livrée à la course au profit, la fabrication industrielle répand désormais le diabète et l’obésité en même temps que la nourriture.

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