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Dans les entreprises
Stellantis – Metz : des centaines d’emplois supprimés
Malgré les 18,6 milliards de profits empochés par les actionnaires, Stellantis a annoncé l’arrêt de la production de deux types de boîtes de vitesses sur trois sur le site de Metz, en Moselle. L’usine avait été construite à la fin des années 1960, avec force aides publiques pour la reconversion de la sidérurgie.
La reconversion avait permis à Citroën, à l’époque, de toucher des aides pour construire deux usines en Lorraine, d’abord à Metz puis quelques années plus tard à Trémery, pour y fabriquer des moteurs.
Dès cette année, à Metz, la production de boîtes de vitesses chutera de moitié par rapport à l’an dernier, et l’an prochain des trois quarts. Cela va se traduire par l’arrêt du VSD et des équipes de nuit, ainsi que par la suppression de 230 emplois. Cela est ressenti comme une fermeture qui ne dit pas son nom. Il reste actuellement 770 CDI à l’effectif, plus une centaine d’intérimaires, alors que l’usine a compté plus de 2 000 travailleurs, et celle de Trémery plus de 5 000 contre 2 000 aujourd’hui.
Le prétexte aux suppressions d’emplois est l’électrification du parc automobile. Mais Citroën avant-hier, PSA hier, Stellantis aujourd’hui, n’ont pas attendu la voiture électrique pour tailler à la hache dans les effectifs ! Tous les prétextes sont bons : une partie de la production de Metz va d’ailleurs être transférée en Inde et en Italie, où Stellantis supprime également des emplois.
À Metz comme à Trémery, la direction rend précaires des emplois permanents. Elle fait venir des intérimaires du Nord, de Marseille et même depuis peu de Pologne. Il faut dire que beaucoup ne restent pas dans cette atmosphère de fermeture et de grand bazar, avec ses manques permanents de pièces. À Borny, quand il pleut dehors, il pleut aussi dans les ateliers, car les travaux de couverture ne sont pas faits.
Chaque mois, dix à vingt salariés quittent l’usine pour trouver du travail ailleurs. Et la direction exerce des pressions de plus en plus fortes sur les salariés pour qu’ils aillent rejoindre les deux nouveaux joint-ventures créées par Stellantis avec d’autres sociétés : Emotors à Trémery qui produit des moteurs électriques, et Etransmission à Metz qui fabrique des boîtes de vitesses pour moteurs hybrides, dont la fin est annoncée dans l’Union européenne pour 2035.
Autant dire que quitter un grand groupe pour une petite filiale n’inspire guère confiance aux travailleurs. En fait, Stellantis tente de licencier pour pas cher, même si les salariés gardent leur ancienneté. Certains finissent par accepter, en se disant qu’ils n’ont pas le choix, d’autres essayent de décrocher un emploi au Luxembourg tout proche, les plus anciens espérant que Stellantis – qui n’a jamais gagné autant d’argent – proposera un plan de départs pour les seniors.
Les travailleurs voudraient obtenir des garanties, indemnités de licenciement ou départs en retraite anticipée. Stellantis est plein aux as. Les travailleurs de Metz et de Trémery ont contribué à la fortune des actionnaires de ce qui est aujourd’hui Stellantis, il n’y a en effet aucune raison que leur avenir ne soit pas garanti. Mais ces garanties, il faudra aller les chercher.