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Leur société
La Courneuve : bavure policière mortelle
La mort de Wanys, 18 ans, renversé le 13 mars sur son scooter par une voiture de police, a suscité une émotion dans la population de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis.
Les policiers impliqués ont immédiatement déclaré qu’ils n’étaient responsables en rien de la mort de ce jeune homme et des blessures graves de son passager. Selon eux, le scooter aurait refusé d’obtempérer. Puis au cours d’une course poursuite vers Aubervilliers, une voiture de police déviée par un autre véhicule aurait donc percuté le scooter. Tout serait donc de la faute à pas de chance, et surtout pas de la police.
Depuis la mort de Nahel à Nanterre en juin 2023, abattu par un motard, et les émeutes qui ont suivi, les plus cow-boys des policiers ont certainement eu la consigne de modérer leur hargne anti-jeunes. Mais, la police étant ce qu’elle est, de nouvelles bavures mortelles devaient nécessairement se reproduire.
À La Courneuve, la justice a immédiatement donné crédit aux témoignages des policiers et son enquête s’oriente vers des causes purement accidentelles. Or, au fil des jours, des témoignages ont contredit la version policière. La famille de Wanys a porté plainte et annonce une « marche blanche » en son honneur.
Le sentiment d’injustice explique sans doute qu’une cinquantaine de jeunes s’en soient pris à coups de mortier d’artifice au commissariat de La Courneuve dans la soirée du 17 mars. Les dégâts ont été faibles, mais le déploiement policier qui a suivi impressionnant. Le préfet de police s’est déplacé pour apporter « toute sa solidarité aux policiers ». Neuf jeunes ont été mis en garde-à-vue, un traitement que n’ont pas subi les policiers qui ont percuté le scooter de Wanys…
Ce sont à présent les élus locaux de ces quartiers populaires qui tâchent d’éviter un éventuel embrasement, qu’une police gardienne de l’ordre social aurait une fois de plus provoqué.