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- Lutte ouvrière n°2901
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Dans les entreprises
Ehpad Arc-en-ciel – Bezons : ça suffit !
Depuis lundi 4 mars, la quasi-totalité des travailleuses de l’Ehpad Arc-en-ciel de Bezons, dans le Val-d’Oise, sont en grève car « trop c’est trop ».
Depuis longtemps elles alertent la direction du site et celle du groupe Mapad sur les problèmes, trop nombreux, qui pourrissent la vie des résidents et du personnel sans qu’elles agissent pour les régler.
L’Ehpad accueille 60 résidents, dont s’occupent, théoriquement, sept aides-soignantes et auxiliaires de vie par équipe de journée et deux en tout et pour tout la nuit. Dans les faits, le taux d’encadrement est bien plus bas, les absences étant rarement remplacées. Il n’est pas rare qu’il n’y ait que cinq voire quatre personnes pour encadrer les 60 résidents sur la journée. Dans ces conditions, chaque jour est une angoisse, le moindre petit accroc peut vite se transformer en supplice.
Au mois de juin 2023, lors d’un débat sur les Ehpad au Sénat, le ministre de la Santé se voulait rassurant et déclarait : « Le gouvernement accorde la plus grande importance à l’amélioration et au contrôle de la qualité de la prise en charge au sein des Ehpad. À l’heure actuelle, le taux d’encadrement global en Ehpad est de sept professionnels pour dix résidents ». On peut mesurer l’écart entre les discours et la réalité.
En temps normal, la journée de travail est déjà difficile, mais en fonction des absences, elle peut se transformer en course folle.
Il faut enchaîner les toilettes, la préparation des repas, les repas, les vaisselles du petit-déjeuner au dîner. Manipuler des personnes n’est pas une petite affaire et les accidents du travail sont nombreux. Ce qui révolte le plus les travailleuses est que ces conditions interdisent de prendre le temps de parler et de développer des relations humaines élémentaires, comme si l’établissement d’accueil se transformait en usine. C’est d’ailleurs parce qu’elles refusent l’inhumanité de cette situation que les travailleuses de l’Ehpad peuvent compter sur le soutien actif de représentants des familles de résidents, bien conscients que ce combat est aussi le leur.
De son côté, la direction minimise le problème du manque de personnel et cherche à réorganiser le service avec pour résultat des tâches absurdes qui rendent le travail encore plus compliqué, assorties de discours oiseux qui ne trompent personne.
Les travailleuses de l’Ehpad Arc-en-ciel sont bien décidées à imposer leurs revendications pour des embauches et l’amélioration des conditions de travail et des salaires. La grève continue donc.