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Dans le monde
Munich 2024 : le rendez-vous des fauteurs de guerre
La conférence de Munich sur la sécurité a réuni du 16 au 18 février plus de 180 représentants gouvernementaux de toute la planète, des économistes, des ONG et diverses personnalités, pour discuter des questions de sécurité internationale.
Ce « Davos de la défense », qui se tient chaque année depuis 1963, donne lieu à des conférences publiques et à de nombreuses rencontres plus discrètes. Cette année, parmi les participants figuraient entre autres la vice-présidente américaine Kamala Harris, son secrétaire d’État Antony Blinken, le président ukrainien Zelensky, le responsable de la diplomatie chinoise…
Les discussions de ce Munich 2024 ont essentiellement porté sur le soutien militaire à apporter à l’Ukraine face à la Russie, considérée comme la principale menace contre les habitants du continent européen. Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, qui avaient fait le déplacement, ont joint leurs voix pour appeler à ce que la production d’équipements et de munitions passe à la vitesse supérieure. Scholz a insisté sur les sacrifices que les populations devront pour cela accepter d’endurer « pendant les 20 ou 30 prochaines années ».
La course aux armements est déjà largement lancée. En hausse de 9 % l’an dernier, selon l’Institut international d’études stratégiques, les dépenses militaires mondiales ont atteint un niveau record en 2023, avec 2 200 milliards de dollars, l’équivalent du PIB de l’Italie. Les dépenses militaires américaines représentent, à elles seules, un tiers de cette somme, les États-Unis dépensant deux fois plus que la Russie et la Chine réunies. L’OTAN, principale coalition militaire occidentale organisée sous la tutelle américaine, représente la moitié de toutes les dépenses mondiales en armement.
Pendant des années, l’augmentation des dépenses militaires a été le fait de pays d’Asie et du Moyen-Orient. Elle est désormais due surtout aux État européens, dont les budgets de défense ont augmenté de 32 % en dix ans. En 2030, la France, où l’argent manque pour la santé, les retraites ou les salaires des travailleurs, aura même doublé ses dépenses militaires par rapport à 2019.
Si l’ensemble des grandes puissances se sont engagées dans une telle course aux armements, ce n’est pas uniquement pour alimenter les caisses des industriels et des banquiers profiteurs de guerre : il s’agit, en réalité, d’une marche à la guerre assumée. Alors que les tensions ne cessent de s’accroître dans un système capitaliste en crise, les dirigeants des grandes puissances se préparent consciemment à entraîner les peuples dans une nouvelle boucherie mondiale.