Mesures d’austérité : aux voleurs !21/02/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/02/P3-1_Le_Maire_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C910%2C2362%2C2239_crop_detail.jpg

Leur société

Mesures d’austérité : aux voleurs !

« Nous avons choisi de réduire les dépenses immédiatement et massivement », a assené calmement Bruno Le Maire le 18 février aux téléspectateurs de TF1, avant le film. Prétextant une baisse dans sa prévision de croissance, le ministre de l’Économie a l’intention d’économiser brutalement 10 milliards d’euros sur les dépenses prévues.

Illustration - aux voleurs !

Le ministre a bien sûr entouré ses annonces de précautions oratoires se voulant rassurantes. Il n’y aurait aucun effet sur la vie de la population. La Sécurité sociale ne serait absolument pas touchée, les économies seraient indolores, la réduction des dépenses de fonctionnement de l’État à elle seule garantirait 5 milliards d’économies. Les autres 5 milliards proviendraient de baisses sur les bugdets des politiques publiques.

Prétendre que l’amputation sera indolore est un mensonge grossier. L’application annoncée du doublement des franchises médicales touchera au porte-monnaie les travailleurs, en particulier les plus âgés. Et comment oser dire que les embauches « reculées », le budget déplacements réduit, les dépenses rognées dans les services de l’État ne nuiront pas non seulement aux salariés concernés, mais aussi aux usagers ?

Le lendemain, sur France 2, le ministre des Comptes publics passait la deuxième couche. Il fallait absolument rassurer les agences de notation et, pour ce faire, diminuer le déficit budgétaire. L’État s’était déjà montré très généreux avec MaPrimRenov, il allait serrer les cordons de la bourse, et tant pis pour les propriétaires peu argentés qui comptaient faire des économies d’énergie en calfeutrant leur maison ou en changeant leur vieille chaudière ! De toutes façons, ajoute le ministre, avec la révision du calcul du diagnostic de performance énergétique entreprise par le ministère du Logement, tout va beaucoup mieux. Quant à la formation, grâce au Compte personnel de formation (CPF) pour lequel les travailleurs cotisent, il faudra participer pour 10 % à son coût ; 200 millions d’euros seront également soustraits au budget de l’apprentissage. Le fonds vert, qui permet aux collectivités locales d’effectuer une transition énergétique, sera amputé de 400 millions d’euros. Et l’aide publique internationale au développement maigrira elle aussi de 800 millions.

Cette saignée budgétaire est annoncée, comme le faisait remarquer la présentatrice de TF1 à Bruno Le Maire, au moment où le gouvernement débourse des millions pour tenter de calmer les agriculteurs, d’autres millions pour le BTP sous prétexte de l’aider à construire des logements, et surtout 3 milliards pour la guerre en Ukraine, en fait pour les capitalistes de l’armement. Quant aux dizaines de milliards versés en aides aux capitalistes – 157 milliards alloués en 2019, selon la dernière statistique complète – il n’en a pas été question. Il n’était pas question non plus des milliards de profits annoncés au même moment par Stellantis, EDF et Renault. C’est pourtant là que gît l’immense réserve de richesses dont la classe ouvrière est à l’origine par son travail. C’est donc là qu’il faut puiser pour satisfaire les besoins de la population.

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