- Accueil
- Lutte ouvrière n°2899
- Hongrie : une partie de la jeunesse contre Orban
Dans le monde
Hongrie : une partie de la jeunesse contre Orban
Vendredi 16 février, des dizaines de milliers de jeunes, venus principalement des universités et des lycées, se sont retrouvés dans les rues de Budapest pour manifester contre le gouvernement de Victor Orban.
La manifestation a pu se dérouler sans aucun accrochage avec la police. L’appel avait été passé et relayé par ceux qu’on appelle les youtubers sur les réseaux sociaux, avec autour de 1 million de vues. Aucun parti politique n’y était officiellement impliqué.
De fait, c’était une sorte de réplique à une crise qui touche le milieu politique suite à la grâce accordée en secret à une personnalité, un directeur d’orphelinat, dans une affaire d’abus sexuel sur des enfants. L’affaire a pris un tel retentissement qu’elle a entraîné la démission de la présidente du pays, Katalin Novak, une conservatrice proche d’Orban, et de la ministre de la Justice, Judith Varga, qui devait être la tête de liste du parti gouvernemental, le Fidesz, aux prochaines élections européennes. Le tout s’accompagne de remous importants au sein du Fidesz, le parti d’Orban, dans un climat de règlement de comptes.
En tous les cas, cette affaire et ses péripéties ont été très largement reprises et commentées, y compris par la télévision. Et la crédibilité du gouvernement a été atteinte, lui qui affirmait son autorité dans tous les domaines et ses principes de rigueur, en particulier de la rigueur morale.
Cette ambiance a enflammé les réseaux sociaux, en particulier YouTube, très regardé par une partie de la jeunesse. La contestation reste pour le moment sur le terrain moral, réclamant pour l’essentiel un gouvernement « propre ». Un des organisateurs de la manifestation est l’animateur du site National Endowment for Democracy, patronné par le Congrès américain, et précédemment par le milliardaire spéculateur américain-hongrois Soros. Il a demandé aux participants de « sortir de leur apathie politique ». Mais il reste à savoir pour quoi faire.
On ne peut certes jamais dire d’avance à partir de quel fait un gouvernement autoritaire comme celui d’Orban peut être ébranlé. Une partie de la jeunesse a saisi cette occasion de manifester son opposition. Mais aujourd’hui les milieux populaires, les travailleurs se trouvent face au problème de leur appauvrissement continu, face à la santé insolente des grands groupes capitalistes étrangers et hongrois. Et qui ont été servis par tous les gouvernements, celui d’Orban comme ceux qui l’ont précédé.