ExxonMobil, Chevron, BP, Shell et TotalEnergie, les cinq majors pétrolières, ont réalisé 110 milliards de dollars de bénéfices, ce qui équivaut au PIB de pays comme la Bulgarie ou l’Équateur.

TotalEnergies se glorifie de ses 100 ans d’histoire. Ce trust est en effet issu de la fusion de Total, ex-Compagnie française des pétroles (CFP) et d’Elf Aquitaine. La CFP fut créée par l’État en 1924 pour exploiter le pétrole en Irak, dans l’ancien Empire ottoman qui venait d’être dépecé par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale. Le pétrole explique largement l’intérêt des grandes puissances pour cette région.

Quant à Elf, l’entreprise a été fondée par l’État français autour du pétrole africain. Elle faisait partie des réseaux maintenant connus de la Françafrique qui ont installé les dictatures d’une bonne partie de l’Afrique. Les intérêts pétroliers ont une lourde responsabilité dans la guerre du Biafra au Nigeria, avec 2 millions de morts (1967-1970), et dans celle du Congo Brazzaville (1997), avec 400 000 morts.

TotalEnergies a hérité de cet empire et exploite 100 000 salariés dans 130 pays. En 2023, sa direction a annoncé des projets ou acquisitions en Namibie, au Suriname et au Brésil. La multinationale s’apprête à forer plus de 400 puits de pétrole en plein cœur d’un parc naturel en Ouganda. Plus de 100 000 personnes en Ouganda et en Tanzanie sont ainsi dépossédées de leurs terres, sur le passage de son oléoduc, et ne seront que bien peu indemnisées.

Ainsi, les 20 milliards de bénéfices de TotalEnergies sont le produit du sang des peuples et de la sueur des travailleurs dans le monde entier.