Le prétexte invoqué pour condamner les travailleurs au chômage est le déclin des ventes. Le chaos de l’économie capitaliste entraîne des bouleversements dans le secteur de la chimie et les actionnaires annoncent des restructurations pour maintenir les profits et le taux de leurs actions en bourse. D’ailleurs le groupe CP se porte bien : pour l’ensemble de l’année 2023, le bénéfice net s’est élevé à 2,3 milliards de dollars, contre 1,8 milliard l’année précédente. Le déclin des ventes n’est donc qu’un prétexte.

Quoi qu’il en soit, si Colgate a décidé de fermer cette usine, ce n’est pas aux salariés d’en faire les frais, et le groupe aurait les moyens de les indemniser pour assurer leur avenir. Pour l’instant, la direction ne propose aucune solution de ré-emploi et ne prévoirait de concéder qu’un mois de salaire par année d’ancienneté, avec un maximum de 24 mois. C’est scandaleux alors que ces travailleurs ont enrichi les actionnaires de Colgate-Palmolive durant des années.

L’âge de départ à la retraite est repoussé, le chômage de moins en moins indemnisé. Avec le licenciement, les travailleurs licenciés sont poussés dans la pauvreté.

Vendredi 9 février, ceux de Cotelle ont organisé un débrayage avec un rassemblement devant l’usine et confectionné des banderoles détournant le slogan « Lacroix tue 100 % des microbes » en « Colgate tue 100 % des emplois ». Ils n’ont pas dit leur dernier mot.