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Leur société
Belloubet ministre : au suivant !
Après quatre semaines de polémiques autour d’Amélie Oudéa-Castera, Gabriel Attal a nommé une nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet. Une tactique du gouvernement pour amadouer le personnel de l’Éducation.
Nicole Belloubet, rectrice de l’académie de Toulouse jusqu’en 2005, avait effectivement démissionné de son poste pour protester, entre autres, contre la décision du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin de diminuer le nombre d’enseignants. Cerise sur le gâteau, en 2016, elle qualifiait de « fariboles » les propos sur la restauration de l’autorité ou le port de la blouse. De quoi laisser entendre que cette ministre comprend les besoins de ceux qui travaillent dans l’Éducation.
Mais il n’y a pas à chercher bien loin pour comprendre que la nouvelle ministre appliquera sans sourciller la feuille de route du gouvernement. Déjà, pour la bonne et simple raison qu’elle est d’accord avec cette dernière. Dans ce même article, elle indiquait la nécessité d’augmenter le salaire des enseignants… à condition qu’ils mettent en place des « projets ». On retrouve là le Pacte proposé aux enseignants à la rentrée 2023, qui les engage à accepter de nouvelles missions, telles que le remplacement des collègues absents, pour obtenir une augmentation de salaire. De plus, Belloubet est une habituée du gouvernement. Elle a été trois ans ministre de la Justice lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron et à l’origine d’un projet de réforme largement contesté par les avocats et magistrats. Alors elle a assez d’expérience pour trouver les mots et les justifications pour ses changements de positions.
Macron et Attal cherchent certainement à donner une caution de gauche à ce gouvernement composé de réactionnaires. Mais une ministre issue du Parti socialiste n’a jamais été une garantie pour les travailleurs ! Elle peut changer de discours plus vite que de chemise.