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Dans les entreprises
Schneider Electric – Grenoble : la direction se sent visée
À Grenoble, la multinationale Schneider Electric n’a pas aimé la publicité que lui a faite l’émission Cash investigation du 26 janvier, d’Élise Lucet, intitulée Travail de malade, malade du travail.
Dans un des reportages, un journaliste infiltré en stagiaire a pu filmer de près la maltraitance subie par des travailleurs handicapés d’une entreprise adaptée, Fontaine insertion, sous-traitante de Schneider. Cette dénonciation à une heure de grande écoute a cependant été appréciée par bien des salariés de Schneider.
Dans un communiqué au personnel, la main sur le cœur, la direction Schneider jure qu’elle a toujours eu un « engagement citoyen » désintéressé auprès des personnes handicapées, tout en fustigeant « des agitateurs internes », comprendre la CGT. Alors, pourquoi n’embauche-t-elle pas directement ces travailleurs handicapés, qui aujourd’hui lui coûtent bien moins cher que les salariés Schneider ?
Pour essuyer ses larmes d’hypocrite, la direction a reçu le soutien actif des responsables syndicaux CFE-CGC, qui ont dénoncé par tract une émission de « journalisme engagé, en pure quête d’audience », en rappelant qu’il faut préserver « notre entreprise de toutes attaques malfaisantes », comprendre là encore la CGT des « révolutionnaires qui veulent semer le chaos », pas moins ! Quelques jours plus tard, prétextant un éventuel appel à la grève de la CGT, deux autres syndicats FO et CFTC s’en prenaient à nouveau à celle-ci par tract, l’accusant d’avoir fait capoter une expertise en vue d’investissements hypothétiques.
Chez Schneider, la direction peut compter sur la collaboration de syndicalistes complaisants, dévoués à sa cause, mais beaucoup moins à celle des travailleurs.