Logement : le cri d’alarme07/02/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/02/2897.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : le cri d’alarme

Le rapport sur le mal logement de la fondation Abbé Pierre présenté le 1er février est un cri d’alarme face à la « bombe sociale » qu’est devenue la crise du logement.

Malgré le dévouement des associations, la société est de plus en plus incapable de fournir un toit aux sans-abri, y compris à des enfants. La misère s’accroît plus vite que le nombre de places d’hébergement, au point que certaines structures organisent des rotations pour permettre à chacun d’y passer un moment. Pour plus d’un million de personnes, la seule solution pour avoir un toit est d’habiter un taudis. Il existe au moins 600 000 logements indignes dont plus de 110 000 en Outre-mer, allant d’immeubles dégradés à des bidonvilles.

Les chances d’obtenir un logement dit social s’amenuisent, avec des demandes quatre à cinq fois supérieures à l’offre disponible annuellement. Leur construction est passée de 124 000 en 2016 à 82 000 l’année dernière, face à 2,6 millions de demandes. Les loyers et les charges sont de moins en moins abordables, car l’augmentation de la pauvreté se conjugue avec la disparition progressive des logements « très sociaux », les moins chers. L’expulsion de ceux qui n’arrivent pas à payer leur loyer, assimilés à des squatters, devient une opération de plus en plus facile et courante, la justice se donnant même le droit de mettre à la rue toute une famille dès lors qu’un des siens a commis un acte de délinquance. L’encadrement des loyers a une efficacité bien limitée et les APL sont diminuées par la politique de l’État.

La crise du logement s’aggrave et il est flagrant que « les politiques publiques ne se font pas seulement en oubliant les plus pauvres mais en les attaquant directement », constate le rapport sur le mal-logement.

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