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Dans le monde
Gaza : les Palestiniens toujours sous les bombes
Alors que la bande de Gaza, soumise à des des bombardements intensifs depuis quatre mois, est devenue un champ de ruines, les tirs israéliens continuent jour après jour.
Samedi 3 février, ces frappes étaient intenses dans le sud de la bande de Gaza, en particulier à Rafah, où se massent 1,3 des 2,4 millions d’habitants de l’enclave. Beaucoup se sont déplacés pour fuir les bombardements du nord et vivent dehors dans le froid, menacés par la famine et les épidémies. 17 000 enfants séparés de leur famille y ont été recensés. Dans la ville voisine de Khan Younès, les combats ont également fait rage ces dernières semaines, et ils ont continué dans la partie nord de l’enclave, pourtant déjà en grande partie détruite. Plus de 27 000 Palestiniens auraient été tués depuis le 7 octobre.
Les interventions de l’armée israélienne sont nombreuses aussi en Cisjordanie. Depuis le 7 octobre, 23 raids ont été menés contre la ville de Jénine, un par semaine à Tulkarem. Des opérations militaires ont visé Hébron, Ramallah, et Naplouse. En Cisjordanie, 350 Palestiniens auraient été tués dans ces attaques depuis le 7 octobre, et près de 3 000 auraient été arrêtés. Les autorités israéliennes veulent maintenir la population de Cisjordanie sous la terreur pour éviter une nouvelle explosion de colère, mais elles sont peut-être en train de la préparer.
Cela n’est pas encore suffisant pour l’extrême droite israélienne, qui a organisé des manifestations pour dénoncer l’envoi d’aide humanitaire à Gaza. Les manifestants ont tenté d’arrêter le passage des camions, à la frontière entre Israël et Gaza, en criant : « Honte ». L’un d’eux déclarait : « Tant que ces gens sont en bonne santé, tant qu’ils reçoivent de quoi boire, de quoi manger et se soigner, ils continueront de se battre. Mais si on les prive de tout, on parviendra à arrêter la guerre. » Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a apporté son soutien aux manifestants.
Pour la première fois, le 1er février, le président américain Biden a décidé de sanctionner quatre colons israéliens accusés de violences anti-palestiniennes en Cisjordanie. Ceux-ci sont interdits de séjour aux États-Unis, et leurs biens, à supposer qu’ils en aient, y sont gelés.
Cette mesure, très limitée, témoigne surtout de la volonté de Biden de tenir compte d’une partie de son opinion publique opposée à la guerre à Gaza, à quelques mois de l’élections présidentielle. Peut-être la diplomatie américaine cherche-t-elle aussi à faire pression sur le Premier ministre israélien Netanyahou pour qu’il s’oriente vers une trêve avec le Hamas. Mais Biden continue d’apporter son appui militaire à l’armée israélienne, de lui livrer les munitions et les obus utilisés pour détruire Gaza. Le massacre de sa population peut ainsi se poursuivre, avec l’aide active des grandes puissances occidentales.