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Dans le monde
Inde : Macron en service après-vente
Les 25 et 26 janvier, Macron a été reçu en grande pompe par le président Modi, dans le cadre de la fête nationale indienne, le Republic Day.
Ce n’est qu’un renvoi d’ascenseur, puisque Macron avait déroulé le tapis rouge à Modi le 14 juillet dernier. Un dîner au Louvre et une grand-croix de la Légion d’honneur plus tard, le président indien avait passé commande de 26 avions Rafale et de trois sous-marins. La récente visite de Macron était donc celle d’un VRP des industriels de l’armement français, assurant comme il se doit le service après-vente. Pour l’occasion, il était accompagné de trois ministres, dont ceux des Armées et des Affaires étrangères, et d’une quinzaine de patrons, dont le PDG de Dassault. Le but proclamé du voyage était de « renforcer encore le partenariat stratégique » entre les deux pays, autrement dit de tenter de convaincre la classe dirigeante indienne qu’elle a intérêt à faire affaire avec la bourgeoisie française. Au-delà des ventes d’armes, Macron était ainsi chargé pour l’occasion de faire avancer d’éventuels contrats en matière de nucléaire civil et de conquête spatiale.
Pour plaider la cause du capitalisme français, Macron s’est donc prêté au cinéma de rigueur. Il a notamment fait défiler la Légion étrangère avec les forces armées indiennes – ce qui n’empêchera pas Modi de continuer à jouer la carte de la multipolarité et de chercher des appuis aussi bien du côté des États-Unis que de la Russie. Qu’à cela ne tienne, en paradant aux côtés de Modi, Macron a apporté sa modeste contribution de représentant d’un impérialisme mineur au lancement de la campagne électorale du président indien, qui espère bien en 2024 se faire élire pour une troisième fois.
Modi est le chantre d’un suprémacisme hindou de plus en plus ouvert et brutal. Son régime, qui depuis longtemps couvre voire organise les persécutions envers les musulmans, est en train d’institutionnaliser les discriminations envers eux. Il réprime toute voix discordante. Mais rien de tout cela n’a perturbé la visite du VRP Macron. Les affaires sont les affaires.