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Gares SNCF : les JO, ça va être sportif
En vue des Jeux Olympiques, les entreprises de transports publics parisiens se préparent à un gros afflux de voyageurs. La SNCF a commencé à annoncer ses dispositifs. Mais aucun plan d’embauche n’est prévu.
La direction compte faire appel à des milliers de saisonniers, avec des contrats précaires du type intérim et se vante sur son site de faire appel à « 6 000 volontaires pour l’information aux voyageurs ». Mais ça risque de ne pas suffire car, après de nombreuses réorganisations et suppressions de postes en gare, les cheminots travaillent en sous-effectif sur beaucoup de chantiers. Alors elle tente de manier la carotte et le bâton.
Côté carotte, elle promet 50 euros brut par jour travaillé dans la période d’ouverture des JO. Mais cette prime ne concernerait que les agents « en opérationnel ». C’est-à-dire qu’elle exclut déjà ceux qui sont dans les bureaux. Et qu’en est-il de tous les travailleurs des sociétés de nettoyage, de sécurité, et de tous les intérimaires qui font tourner les gares ? Dans la même veine, elle promet une petite prime à ceux qui prendront leurs vacances dans une période de « moindre besoin » voire même « d’épargner » leurs congés sur un compte épargne-temps qu’elle pourrait alors abonder de deux jours. Enfin, dernière trouvaille, elle propose de racheter des RTT de façon majorée.
Mais les réactions sont vives parmi les cheminots : « Nous annoncer des primes au détriment de nos congés et RTT, au moment où on peut enfin être avec nos proches, quelle arnaque ! » ou bien : « La direction nous donne des primes, mais l’école sera fermée, on fait comment pour garder les enfants ? Les primes vont passer dans les nounous et les garderies .»
Du coup, sur les chantiers, les chefs veulent manier le bâton : il faudra s’attendre à se voir refuser ses congés. Et comme les primes ne seront versées qu’après les JO, la direction veut contraindre à se tenir à carreau et à ne pas faire grève.
Elle prétend qu’il faudrait être sur le « pied de guerre » pendant les JO. Mais, sans embauche supplémentaire et en faisant passer les congés au second plan, elle veut mener sa guerre avec la peau des travailleurs et tente d’utiliser les JO pour faire accepter des conditions dégradées pour tous en gare .
Mais à l’inverse, les travailleurs des transports savent à quel point ils sont indispensables, toute l’année et particulièrement au moment des JO. Alors à eux de présenter leurs exigences et non aux patrons du privé ou du public !