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Leur société
Nice : la traque des mineurs
À Nice, le 10 janvier, 17 migrants mineurs isolés originaires d’Afrique de l’Ouest ont été refoulés d’un accueil de nuit d’urgence ouvert par la mairie.
Ses responsables se sont déclarés incompétents à accepter des mineurs. Ils ont donc passé la nuit dehors, devant la caserne de police Auvare, toute proche.
Le lieu n’avait pas été choisi au hasard : c’est le seul endroit du département où ils peuvent être reconnus mineurs et donc obligatoirement pris en charge par le Conseil départemental. Mais ce n’est pas si simple. La police se dit débordée et traîne les pieds pour faire les tests de minorité.
Déjà cet été, pour les mêmes raisons, certains avaient dû camper dehors en pleine canicule au même endroit. Le maire de Nice, Christian Estrosi, avait alors dépêché sa police municipale au petit matin pour jeter leurs tentes et toutes leurs affaires à la benne et les chasser. Depuis, le Conseil départemental, dirigé par un très proche d’Éric Ciotti, se dit débordé par l’afflux.
Il est vrai que les Alpes-Maritimes sont devenues le premier point de passage des migrants depuis l’Italie : 32 000 ont été interpellés entre janvier et septembre. En décembre, Gérald Darmanin était venu à Menton promettre des effectifs supplémentaires de policiers et de militaires pour mener cette traque quotidienne.
Tous les jours, les trains en provenance de Vintimille sont fouillés de fond en comble et les migrants qui n’ont pas de papiers refoulés vers l’Italie… où ils retenteront leur chance le lendemain. L’autoroute et le poste frontière de Menton sont contrôlés quasiment en permanence. La préfecture a même déployé des drones pour surveiller les zones plus escarpées.
Tout cette surenchère anti-immigrés a de quoi écœurer, d’autant plus dans un département qui accueille chaque année plus de 10 millions de touristes. Une bonne part d’entre eux arrive de l’étranger, sans la moindre difficulté en prenant l’avion… ou leur jet privé. Il est vrai que leur portefeuille à eux est bien garni.