Safran : la nouvelle convention passe mal10/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2893.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Safran : la nouvelle convention passe mal

Chez Safran, l’application de la nouvelle convention collective de la métallurgie ne passe pas comme une lettre à la poste. Depuis que, courant octobre, la direction a communiqué à chacun sa nouvelle classification, les protestations sous des formes multiples se poursuivent.

Les qualifications ont été attribuées en principe en fonction du poste de travail, mais surtout à la baisse et dans l’arbitraire le plus total. Le sentiment général est que cette opération a pour but de tirer les salaires vers le bas. À l’usine de Villaroche, des copies de dossiers qui ont préparé ces cotations ont fuité, au grand dam de la direction, et sont apparues dans plusieurs secteurs. Et tous ont pu constater qu’ils avaient été notés souvent par des gens qui ne connaissaient rien à leur travail et que, en plus des métiers, des salaires et des âges, le nombre d’heures de grèves effectuées dans l’année par chacun apparaissait. C’est sans doute ce qu’ils appellent « le savoir être » auprès des hiérarchies.

Dans plusieurs secteurs des différents sites, les travailleurs sont allés collectivement exprimer leur colère. Des heures d’information syndicale ont eu lieu et aussi des débrayages à Gennevilliers et à Châtellerault. Courant décembre, à Corbeil, les quinze contrôleurs du secteur Pièces tournantes se sont mis en grève un vendredi. À Châtellerault, des ouvriers ont rendu collectivement les poinçons avec lesquels ils valident leurs opérations. À Villaroche, dès la première semaine 2024, une équipe de logisticiens du bâtiment 60 a annoncé que, puisqu’ils avaient une classification très basse, ils ne feraient plus certaines tâches qui n’étaient pas prises en compte dans leur nouvelle qualification.

Au bout de deux jours de perturbation de l’activité et de tension avec les hiérarchies, la direction a annoncé un rendez-vous, comme elle l’avait fait à Corbeil. Face à chaque mouvement, elle essaye ainsi de gagner du temps sans rien changer. Ce jeu de dupes ne pourra pas durer éternellement, surtout avec l’approche des négociations salariales annuelles.

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