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Leur société
Remaniement : pour ne rien changer
La nomination à Matignon de Gabriel Attal, enfant prodige de la macronie, à la place d’Élisabeth Borne, ex-préfète congédiée par un tweet, ne changera rien à la vie des travailleurs de ce pays.
Les Premiers ministres se suivent, les castings gouvernementaux se renouvellent, des premiers de la classe ambitieux remplacent de vieux briscards blanchis sous le harnais, sans que la politique menée ne varie. Les ministres échangent leurs ministères, les journalistes s’extasient sur la carrière fulgurante d’Untel et glosent sur la disgrâce de tel autre. Mais la feuille de route reste de servir les capitalistes, aider les grands patrons du CAC 40 à conquérir des marchés, financer leurs investissements avec l’argent public, attaquer les droits des travailleurs, augmenter le temps de travail, réduire la part de richesses qui revient aux classes populaires, désigner des boucs émissaires du côté des étrangers…
C’est bien sûr la politique assumée de Macron et de sa bande d’arrivistes, prêts à toutes les manœuvres et les retournements pour faire passer leurs lois antiouvrières. L’arrogance et le mépris social vis-à-vis des travailleurs que transpirent ces politiciens issus des milieux privilégiés suscitent une haine légitime dans les entreprises et les quartiers populaires. Cette politique antiouvrière ne vient évidemment pas seulement de la petite personne de Macron : c’est celle qu’exige le grand patronat dans cette période de crise du capitalisme où la concurrence et les rivalités économiques sont féroces.
Pour préparer les lois de régression sociale, pour mettre en œuvre une politique et des budgets pro-patronaux, il y a derrière les ministres des hauts fonctionnaires, liés à la grande bourgeoisie par de multiples relations. Pendant que les premiers s’agitent un moment dans la lumière avant de quitter la scène, les chefs de cabinet, les conseillers divers, les préfets, les hauts gradés de l’armée agissent en permanence dans l’ombre de l’appareil d’État.
Élection après élection, les têtes ont changé à l’Élysée, à Matignon ou au Parlement. Les partis usés au pouvoir ont été remplacés par de nouveaux. La gauche et la droite ont laissé la place à Macron et fait le lit de l’extrême droite, désormais au plus haut dans les sondages. Mais la politique menée, elle, n’a pas varié ou, plus exactement, chaque équipe au pouvoir a aggravé les attaques antiouvrières de la précédente. Car tous ces partis de gouvernement sont respectueux de l’ordre social existant, du pouvoir absolu que les capitalistes exercent sur la marche de l’économie. Et tous acceptent d’être des gestionnaires d’un appareil d’État forgé tout exprès pour défendre le capital.
C’est cet appareil d’État que les travailleurs devront abattre pour changer leur sort. Le changement des marionnettes qui le décorent ne leur est d’aucune utilité.