Travailleurs pauvres : tour de vis gouvernemental03/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2892.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travailleurs pauvres : tour de vis gouvernemental

À partir du 1er janvier, la prime d’activité et le RSA des travailleurs touchant les plus petits salaires vont être rabotés grâce à l’instauration du nouveau « montant social net ».

Cette nouvelle ligne, apparue progressivement sur les bulletins de salaire depuis cet été, devient à présent obligatoire et sera transmise chaque mois par les employeurs aux organismes de Sécurité sociale. Le montant social net remplace ainsi la déclaration trimestrielle du net à payer avant impôt sur le revenu, que devaient effectuer les travailleurs pauvres auprès de ces organismes et qui servait à déterminer le montant de la prime d’activité ou du RSA.

Le gouvernement prétend ainsi faciliter les démarches administratives et limiter les risques d’erreur de déclaration. Mais il ne s’agit pas que de cela. Au passage, le montant social net inclut ce qui est considéré comme des avantages en nature : par exemple les tickets restaurant, ou la part patronale des cotisations obligatoires aux mutuelles, etc. Cela fait gonfler ce montant social net par rapport au net à payer avant impôt. Devant les protestations de centrales syndicales, le gouvernement a récemment accepté d’en exclure la prévoyance, reconnaissant qu’un ­capital-décès lointain n’a rien à voir avec des prestations sociales indispensables pour boucler au jour le jour le budget des travailleurs.

Il n’en reste pas moins que le montant social net fait augmenter dans bien des cas d’une centaine d’euros, et pour certains d’encore plus, la base sur laquelle la prime d’activité et le RSA sont calculés. Cela fera baisser ces prestations de plusieurs dizaines d’euros, sans qu’aucune augmentation de revenu ne soit intervenue.

Combien de travailleurs se découvriront victimes de cette arnaque au cours des prochains mois ? Des centaines de milliers ? Plus encore ? La politique anti-­ouvrière du gouvernement se niche parfois dans ce genre de détail…

Partager