Arrêts maladie : médecins sanctionnés03/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2892.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arrêts maladie : médecins sanctionnés

Neuf médecins généralistes du Tarn avaient été convoqués en novembre dernier devant la commission des pénalités de la Caisse primaire d’assurance maladie du département. Ils étaient soupçonnés d’avoir prescrit trop d’arrêts de travail.

Six d’entre ces médecins viennent d’écoper d’une sanction administrative : la mise sous accord préalable de leurs arrêts maladie, en fait une mise sous tutelle.

Le syndicat des médecins généralistes du Tarn dénonce une parodie de commission. Dans une pétition en ligne, les médecins dénoncent à juste titre « la commande politique et financière sous-jacente à cette campagne, destinée à intimider les prescripteurs et à limiter les droits des travailleurs à l’indemnisation d’un arrêt pour maladie. »

En effet, depuis le mois de juin, le gouvernement mène une offensive contre le nombre prétendument trop élevé des arrêts de travail. Le Maire et Attal ont multiplié les déclarations mettant en accusation « les gens en arrêt maladie alors qu’ils ne sont pas malades » ou encore « les arrêts du lundi au vendredi ». La Caisse nationale d’assurance maladie a écrit à 5 000 médecins en leur intimant de diminuer le nombre d’arrêts maladie qu’ils prescrivent. Et si le Conseil d’État a retoqué un article de la dernière loi de financement de la Sécurité sociale qui prévoyait qu’un médecin envoyé par l’employeur pouvait suspendre les indemnités journalières, celui qui limite à trois jours un arrêt maladie délivré en téléconsultation a été maintenu.

En réalité, en raison des jours de carence non indemnisés ou par crainte de représailles patronales, nombre de salariés renoncent à se faire arrêter et travaillent tout en étant malades.

Dans nombre de branches, la dégradation des conditions de travail engendre une véritable souffrance physique ou morale, dont bien souvent les médecins généralistes sont les seuls témoins.

En restreignant le droit de ces praticiens à exercer la médecine et à délivrer des arrêts de travail, le gouvernement ne fait pas que casser le thermomètre, il fait aussi monter la température.

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