Emmanuel Macron recevait ainsi en grande pompe le 16 juin dernier Mohammed Ben Salman, le prince héritier et par ailleurs Premier ministre de l’Arabie saoudite. Dans ce pays, la moindre critique contre le régime peut être passible de la peine capitale.

Ainsi, en juillet 2023, un tribunal spécial a condamné à mort Mohamad al Ghamdi qui avait osé critiquer le gouvernement et défendre les prisonniers d’opinion sur un compte twitter comptant neuf abonnés. Cela a suffi à le faire accuser de complot contre les dirigeants du pays, d’atteinte aux institutions de l’État et de soutien à l’idéologie terroriste !

Les tribunaux islami­ques, de leur côté, condam­nent à tour de bras celles et ceux qu’ils accusent de trafic de drogue ou de comportement méritant la peine capitale en vertu de la charia, comme l’adultère ou l’homosexualité.

Mohammed Ben Salman a fait un temps quelques gestes destinés à donner une image plus moderne de son régime, comme le droit de conduire accordé aux femmes. Les dirigeants des grandes puissances n’en demandaient pas tant, les puits de pétrole saoudiens et les commandes d’armes ayant toujours suffi à les attirer à la cour de Riyad. Ben Salman a pu cependant bénéficier dans la presse mondiale d’une image de prince libéral, du moins jusqu’à l’assassinat sur ses ordres en Turquie du journaliste dissident Jamal Khashoggi.

L’augmentation du nombre d’exécutions capitales, 170 en 2023 contre 147 en 2022, rend mieux compte de l’oppression que vivent les habitants du pays, les femmes et aussi les migrants venus d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient qui composent la moitié de sa population et la majorité de sa classe ouvrière.