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Leur société
Loi Immigration : xénophobe et antiouvrière
Le vote de la loi Immigration, mardi 19 décembre, a réjoui Marine Le Pen qui y a vu une « victoire idéologique du Rassemblement national ». Des associations d’aide aux immigrés dénoncent ce texte comme « le plus régressif depuis au moins quarante ans ».
La loi proposée par Gérald Darmanin, qui était censée s’appuyer sur une « jambe droite », plus répressive contre l’immigration irrégulière, et une « jambe gauche », avec la régularisation des sans-papiers travaillant dans des métiers en tension, représentait déjà une attaque contre les immigrés. Mais pour obtenir les voix des élus de droite et d’extrême droite, sans lesquelles le texte n’aurait pas pu être adopté, le gouvernement a cédé à presque toutes leurs exigences.
La droite a imposé que les aides sociales ne soient versées qu’après cinq ans au moins de présence en France, sauf pour les immigrés qui ont un emploi, qui devront quand même attendre trois mois pour bénéficier de l’APL, et deux ans et demi pour les allocations familiales ou l’allocation personnalisée d’autonomie.
Le regroupement familial ne sera possible qu’après un séjour de 24 mois au lieu de 18, et le conjoint qui arrive devra avoir un niveau de français minimum. Le « droit du sol » est remis en cause, les enfants nés en France de parents étrangers n’auront plus automatiquement la nationalité française, mais devront la demander entre 16 et 18 ans. La loi permettra la déchéance de nationalité pour les bi‑nationaux condamnés pour le meurtre d’une personne dépositaire de l’autorité publique, élargissant ainsi une mesure s’appliquant déjà dans les affaires de terrorisme. Les jeunes étrangers qui veulent étudier en France devront déposer une caution pour obtenir un titre de séjour. Des quotas d’immigration, fixés par le Parlement pour trois ans, seront instaurés.
La répression contre l’immigration irrégulière sera renforcée. Les étrangers sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) ne pourront plus accéder à un hébergement d’urgence, et iront grossir le nombre de ceux qui sont à la rue. Un délit de séjour irrégulier en France sera passible de 3 750 euros d’amende et de trois ans d’interdiction du territoire.