La Poste – Fleury-les-Aubrais : fermeture programmée27/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2891.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Fleury-les-Aubrais : fermeture programmée

En juin dernier, on apprenait que la fermeture du tri postal, la PIC dans le jargon de La Poste, de Fleury-les-Aubrais, dans le Loiret, était programmée.

Les suppressions d’emplois vont commencer début 2024 : des dizaines d’intérimaires vont être licenciés, et sur les 178 embauchés actuels, une trentaine seulement conserveraient leur poste.

Pour tailler dans les effectifs, La Poste ferme tous les ans des centres de tri, préférant faire parcourir de longs trajets au courrier. Une lettre postée à Orléans pour Orléans sera traitée au centre de tri de Wissous en région parisienne, un aller-retour en camion de 200 km pour revenir à son point de départ ! Et comme les camions appartiennent pour la plupart à des sous-traitants, La Poste se vante sans vergogne d’être en ce qui la concerne à la pointe du combat écologique.

Ce qui semble une injure au simple bon sens ne l’est pas selon la logique du profit : chaque emploi supprimé permet d’aggraver l’exploitation. Le prétexte de la diminution du courrier relève de la mauvaise foi car les effectifs diminuent plus vite encore, tandis que le nombre de colis, lui, explose, comme les profits du groupe.

Pour inciter les postiers à partir, la direction leur propose d’être conducteurs, voire réparateurs de bus ou de tram, gardiens d’immeuble, ou d’aller travailler à Wissous, Rennes, Bordeaux… Des postes moins éloignés sont proposés à la plateforme colis de Mer (à « seulement » 40 km) ou comme facteur, mais des postiers usés ne se voient pas effectuer ces tâches souvent dures. Alors, si beaucoup s’inquiètent de leur avenir, les entretiens bidon ne suscitent pas d’illusion mais plutôt de la colère.

Pour économiser sur la location de terrains, La Poste va fermer plusieurs centres de distribution de l’agglomération orléanaise, les facteurs vont être regroupés dans les bâtiments du centre de tri vidés de leurs machines, avec ceux de Fleury qui s’y trouvent déjà. Pour beaucoup, cela allonge le temps de trajet. Il faut au moins espérer que le fait d’être regroupés au même endroit au lieu d’être éparpillés aidera à s’organiser contre des conditions de travail de plus en plus intenables, comme le dénonçait la grève des facteurs de Fleury, le 6 décembre.

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