Éducation : grandes annonces, petit bricolage27/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2891.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation : grandes annonces, petit bricolage

Après ses annonces fracassantes sur la fin du collège « uniforme », le ministre de l’Éducation nationale a commencé à préciser comment s’appliqueraient ses réformes, en particulier pour les groupes de niveaux au collège.

Gabriel Attal a ainsi annoncé la création de 2 330 postes à la rentrée 2024 pour les 6e et les 5e. Pour arriver à ce chiffre, le ministre a dû faire des contorsions arithmétiques. Il a d’abord limité le dispositif aux seuls établissements d’éducation prioritaire. Ensuite, comme son prédécesseur avait supprimé en 6e l’heure de technologie pour financer une heure de soutien en maths et français, Attal supprime à son tour l’heure de soutien pour la remplacer par les fameux groupes de niveaux… Enfin, il reviendrait sur la suppression de 484 postes dans les collèges, pour que la mesure phare du ministère ne lui « coûte » finalement que 574 créations de postes supplémentaires. Le reste sera tout autant du bricolage.

Fidèle à lui-même, ­Attal se gargarise du fait que « c’est la première fois que nous recréons des emplois depuis 2017 dans les collèges et les lycées ». Effectivement, puisqu’au contraire près de 7 000 ont été supprimés. Mais on reste bien loin du compte : le syndicat des chefs d’établissement estime qu’il faudrait 9 000 postes pour mettre en place sérieusement les groupes de niveaux. Mais pas plus que ses prédécesseurs, Attal ne se soucie des élèves les plus en difficulté, alors que la situation se dégrade depuis des années, que nombre d’établissements fonctionnent sans médecine scolaire, sans infirmière, dans des locaux souvent dégradés.

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