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- Lutte ouvrière n°2890
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Dans les entreprises
SGD – Sucy-en-Brie : profits sur la santé des salariés
À l’usine SGD de Sucy-en-Brie, qui emploie 350 travailleurs et fabrique des emballages en verre pour la pharmacie, la modernisation signifie des machines de plus en plus performantes, qui produisent toujours davantage de flacons avec de moins en moins de salariés.
La direction rêve d’une automatisation totale, depuis la goutte de verre qui tombe dans un moule en début de fabrication, jusqu’aux robots qui font les packs et les empilent sur les palettes à l’autre bout de la chaîne. Mais en réalité le travail humain est indispensable, et les salariés interviennent pour régler, réparer, débloquer, changer de fabrication, voire faire les palettes à la main quand les machines sont en panne. Comme le personnel est en nombre insuffisant, la pression de l’encadrement est forte et l’embauche d’intérimaires pour boucher les trous prend de plus en plus d’ampleur.
Résultat, le nombre d’accidents est en hausse de façon impressionnante et scandaleuse. Brûlures, doigts écrasés ou percés par des aiguilles de verre, accidents en débloquant les convoyeurs, dos esquintés par le port de charges lourdes, atteintes cardiaques dues aux horaires décalés et à la chaleur... le compteur qui annonce le nombre de jours depuis le dernier accident revient à zéro plusieurs fois par mois. Et encore, l’encadrement s’arrange pour que de nombreux petits accidents ne donnent pas lieu à des arrêts de travail, ou soient déclarés en maladie.
La direction a le cynisme de déclarer qu’il y a des accidents parce que « nous sommes dans une verrerie », comme si c’était une fatalité liée au métier. En réalité, la sécurité n’est présente à l’usine que sous la forme de vagues déclarations, par exemple : « Ne mettez pas les mains dans une machine en mouvement ! » Mais la pression de l’encadrement est forte pour ne pas arrêter une ligne de fabrication en cas de problème.
La seule chose qui pourra empêcher ces accidents est la réaction collective des salariés pour défendre leur peau.