Loi Immigration : révoltant !20/12/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/12/P3-1_2023_12_18_Manif_loi_Darmanin_02.jpg.420x236_q85_box-0%2C123%2C2362%2C1452_crop_detail.jpg

Leur société

Loi Immigration : révoltant !

La loi Immigration a été adoptée le 19 décembre par le Parlement. Le projet rédigé par la commission mixte composée de sénateurs et de députés a été voté par les élus LR et RN et par les trois quarts des députés de la majorité macroniste, pas gênés de se retrouver avec la droite et l’extrême droite sur un texte indigne, xénophobe et raciste.

Illustration - révoltant !

Macron a fait de cette loi contre les travailleurs immigrés son cheval de bataille, un de ses projets phare. Pour cela, il était prêt à toutes les tractations avec le groupe LR. Voilà pourquoi les droits d’une partie de la classe ouvrière ont été l’objet de marchandage entre politiciens avides de places et de pouvoir.

Le projet, de nouveau soumis au vote, est un ramassis d’ignominies. Restreindre l’obtention de titres de séjour ou entraver le regroupement familial ne fera que précariser plus cette fraction de la population. Les immigrés sont ainsi traités comme des criminels. Les conditions de rétention des jeunes de 16 à 18 ans seront aggravées malgré l’interdiction émanant des autorités européennes. En Outre-mer, ils pourront être enfermés, comme c’est le cas à Mayotte pour 3 000 d’entre eux, y compris des moins de 16 ans. Le gouvernement pourrait également expulser tout immigré encourant une peine de cinq ans de prison, sans même attendre sa condamnation. Qui peut croire que le sort de la population va s’améliorer parce qu’on enferme des enfants et qu’on bafoue les droits de certains travailleurs sans qu’ils soient coupables d’aucun délit ?

Le groupe LR a fait de la surenchère et exigé de nouvelles conditions. La régularisation des immigrés dans les métiers dits en tension sera sous le contrôle des préfets, qui pourront donc obéir aux patrons et faire de l’arbitraire à leur bon vouloir.

La réforme de l’Aide médicale d’État, réclamée à cor et à cri par Éric Ciotti sous le prétexte fallacieux d’économies, ne servira qu’à précariser encore plus les sans-papiers et faire courir des risques sanitaires à toute la population.

Le groupe LR a repris à son compte la démagogie raciste du RN et a fait entrer dans la loi la notion d’inégalités des droits entre Français et étrangers, entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas. Les travailleurs immigrés ne pourront toucher des APL qu’après trois mois de présence pour ceux qui ont un travail et cinq ans pour ceux qui n’en ont pas. Pour les allocations familiales, il faudra attendre 30 mois pour ceux qui ont un travail, cinq ans pour les autres. Quel pouvoir de chantage dans les mains des patrons et des préfets ! Comment ne pas comprendre que si les patrons ou l’administration peuvent commencer à décider que l’un a des droits et l’autre pas, tous les travailleurs sont menacés ?

Les politiciens se sont déchaînés pour obtenir cette loi qui est avant tout destinée à plaire à l’extrême droite en désignant l’étranger comme l’ennemi. Elle divisera les travailleurs en rendant plus difficile la vie d’une partie d’entre eux, ce qui n’améliorera en aucun cas la vie des autres. De plus, laisser passer de telles attaques contre quelques-uns ne peut que renforcer le joug qui pèse sur tous.

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