En 2023, les complémentaires santé avaient déjà augmenté de 5 %. Pour 2024, elles annoncent des hausses quasiment deux fois plus importantes des cotisations des contrats d’assurance santé, concernant 18,7 millions de personnes. D’après l’enquête publiée par La Mutualité française, les cotisations des contrats collectifs (d’entreprises) obligatoires augmenteraient en moyenne de 10 %, voire de près de 12 % pour AXA. Quant aux contrats individuels, ils augmenteraient de 7,3 % en moyenne.

Le ministre fait mine de s’indigner de cette nouvelle flambée des prix, alors qu’il accepte en réalité le principe : « Une augmentation de 4 à 5 % serait logique, 8 % ça n’a pas de sens, 10 % encore moins », dit-il. Les représentants des sociétés d’assurances, mutuelles et autres instituts de prévoyance, réunis le 15 décembre, lui ont répondu en mettant en avant, à juste titre, le désengagement de l’État dans la prise en charge des soins, comme l’augmentation de la part des complémentaires santé dans les soins dentaires, ou la hausse de 25 à 26,50 euros du prix d’une consultation chez le généraliste depuis le 1er novembre. Du côté des grandes entreprises d’assureurs riches à milliards, comme AXA, la flambée des tarifs n’est une « nécessité » que pour la bonne santé… de leurs profits.

Le gouvernement joue aux défenseurs de la population en demandant un petit effort aux mutuelles. Mais il est le premier responsable de la dégradation de l’accès aux soins.