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Dans les entreprises
CGI – Bordeaux : de nombreuses raisons d’être en colère et en grève
Le 7 décembre, plusieurs dizaines de salariés de CGI sur les mille du site de Bordeaux ont fait un premier jour de grève dans cette entreprise de 90 000 salariés dans le monde, qui intervient comme prestataire informatique pour des banques et des grands industriels.
Depuis quelques mois, la grogne s’est installée. L’annonce d’une augmentation de 2,8 %, soit 80 euros en moyenne ne satisfait personne, d’autant plus que les bénéfices nets de CGI ont augmenté de 11 % pour atteindre 1,11 milliard d’euros, plus de 1 000 euros par salarié et par mois dans le monde. Fin octobre, lors d’un débrayage, les travailleurs présents ont décidé de s’adresser à leurs collègues via un sondage qui a confirmé le mécontentement sur les salaires. Plus de 90 % des 200 sondés se sont dits insatisfaits et 39 % se sont dits prêts à faire grève.
Une cinquantaine de salariés se sont donc mis en grève et réunis le 7 décembre pour discuter des salaires, évoquant les difficultés croissantes pour trouver un logement et boucler les fins de mois. La communication de la direction sur les jours de télétravail inquiète aussi tout le monde. La mise en place du flex office fait craindre de ne plus avoir de bureau à soi avec ce que cela implique, comme l’obligation de réserver sa place pour le lendemain, et du point de vue du réglage du matériel. Sans oublier qu’avec l’explosion des prix et l’absence de cantine, les tickets-restaurant ne permettent plus de déjeuner autour de l’entreprise.
Les grévistes ont fait connaître les revendications votées : 400 euros de plus par mois et le refus du flex office, faisant le tour des bureaux et rédigeant un tract diffusé dès le lendemain matin à une quinzaine. Même bien conscients que la situation se dégrade, beaucoup de salariés ne se sentent pas encore de faire grève, mais la plupart ont tenu à témoigner leur soutien aux grévistes, qui ont décidé après discussion de reprendre le travail le lendemain.
Les mauvais coups tombent régulièrement, alors il faudra continuer d’essayer de convaincre de la nécessité de se défendre. La direction a d’ailleurs rapidement remis tout le monde en rogne, en annonçant qu’une prime habituelle ne sera pas versée en début d’année du fait des « mauvais » résultats de l’entreprise. La rentrée de janvier pourrait bien être agitée.