SNCF – Rennes : débrayage au Technicentre Industriel06/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF – Rennes : débrayage au Technicentre Industriel

De grosses opérations de maintenance, prévues ces prochaines années sur les trains, vont nécessiter d’augmenter la production de pièces. C’est la raison mise en avant par la direction du Technicentre (TI) de Rennes pour faire passer une partie des 350 travailleurs de l’atelier en équipe de nuit.

Au mois de juillet, la direction avait commencé à réunir les travailleurs en petits groupes pour les convaincre, prime à l’appui, de cette nécessité du passage en nuit. Si certains ont accepté, tous le vivent comme un sacrifice supplémentaire pour réussir à finir le mois : pour que le salaire dépasse les 1 500 euros, il faut des années d’ancienneté. Il s’y ajoute l’aggravation des conditions de travail, avec les cadences en augmentation, les cheminots régulièrement chronométrés sur leur établi, le matériel de plus en plus vétuste et difficile à obtenir, la température, toujours plus basse dans l’atelier chaque hiver, économies de chauffage obligent.

Le 24 novembre, 70 ouvriers ont débrayé à l’appel de la CGT. Une prime ayant été octroyée dans d’autres services pour la « bonne régularité des trains », les cheminots du TI de Rennes réclament eux une prime de 700 euros. Si la direction raconte toute l’année que les cheminots sont « Tous SNCF », qu’elle verse donc la prime à tout le monde ! Lors du débrayage, les cheminots ont décidé de monter ensemble la voir. Ils ont d’abord pu y apprécier le chauffage, certains faisant remarquer qu’ils n’avaient plus les moyens de chauffer autant chez eux. Puis, ils ont pris la parole, répondu au mépris quotidien de la direction, et posé le problème des salaires trop bas.

La direction, surprise du nombre de cheminots présents, a sorti ses phrases creuses habituelles, sans rien céder. Mais ceux qui ont débrayé en sont fiers. C’était la première fois pour certains, et l’ambiance dans l’atelier a changé.

S’être retrouvés pour dire ce dont ont besoin les travailleurs est un bon début. Au TI de Rennes, il n’est pas dit que les débrayages s’arrêtent de sitôt.

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