Mutuelles : une attaque de plus contre la santé06/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mutuelles : une attaque de plus contre la santé

C’est bientôt la nouvelle année, les mutuelles et autres assurances complémentaires santé présentent par avance la note. Elles annoncent une augmentation de 8 à 12 % de leurs tarifs pour 2024.

« De telles augmentations ne sont pas tenables. […] Les mutuelles ne peuvent pas aujourd’hui faire des patients la variable d’ajustement de leur modèle économique » n’hésite pas à déclarer le ministre de la Santé. Mais, par ailleurs, il remet sur la table la possible augmentation des franchises médicales sur les boîtes de médicaments.

Les responsables de complémentaires, eux, tentent de justifier l’augmentation en égrenant leurs nouvelles dépenses. Il est question, comme s’il s’agissait d’un problème, du vieillissement de la population et donc de l’accroissement naturel du volume de soins et de dépenses de santé. Ils mettent en avant l’augmentation du tarif de la consultation qui passe de 25 à 26,50 euros chez le généraliste, de 30 à 31,50 euros chez le spécialiste et dont 30 % restent à la charge des mutuelles.

Les mêmes responsables évoquent le « transfert de charge sur le dentaire » depuis le 1er octobre qui a vu le remboursement des soins chez le dentiste passer de 70 % à 60 % par l’Assurance maladie et donc de 30 à 40 % par les complémentaires. S’y ajoute le coût du « 100 % santé », pour les prothèses auditives et dentaires et pour l’optique, présenté en son temps par le gouvernement comme une conquête sociale essentielle et, en réalité, payé par les complémentaires c’est-à-dire par les patients eux-mêmes.

Car ce sont les patients, salariés ou retraités, qui règlent les cotisations aux complémentaires santé. En janvier 2024, quand elles augmenteront, certains verront leur pouvoir d’achat encore amputé, d’autres n’auront pas d’autre choix que de cesser de cotiser et donc cesser de se soigner, faute de moyens.

Les découvertes, les techniques, les inventions en matière de santé progressent mais la société est incapable d’en faire profiter tous ses membres. Pire, elle entraîne ceux qui pourtant la font fonctionner dans une véritable régression sociale.

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