Gaza : le massacre continue06/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

guerre au moyen-orient

Gaza : le massacre continue

Après la fin de la trêve, vendredi 1er décembre, l’armée israélienne a repris les bombardements sur Gaza, et a commencé à étendre ses opérations terrestres au sud de l’enclave.

Le 4 décembre, des dizaines de chars, des véhicules de transport de troupes et des bulldozers israéliens ont commencé à progresser vers Khan Younes et Rafah, les deux principales villes du sud de Gaza. Des centaines de milliers d’habitants et de réfugiés ont été soumis à un pilonnage intense. : « Les mots me manquent pour décrire les horreurs qui frappent les enfants ici », a déclaré un porte-parole de l’Unicef.

Le service de communication en arabe de l’armée israélienne a publié une carte qui découpe la bande de Gaza en 2 400 zones, de façon à pouvoir indiquer des « zones sûres où se réfugier », selon les officiels israéliens. Mais l’Ocha, l’agence des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, constate que « des instructions accompagnant la carte appellent les résidents à se déplacer vers des quartiers de Rafah qui sont déjà surpeuplés ».

Satisfait suite à cette publication de cartes, le porte-parole du Conseil de sécurité des États-Unis, John Kirby, a déclaré : « Il n’y a pas beaucoup d’armées modernes qui feraient ça. » Il faut tout le cynisme des dirigeants américains pour oser rendre ­hommage à cette prétention de protéger les Palestiniens au moment où on les bombarde !

En réalité, l’armée israélienne ne se soucie en aucune façon de leur sécurité, bien au contraire. Son aviation met en œuvre une version modernisée de la technique du tapis de bombes, utilisant des algorithmes qui permettent, selon les termes des experts militaires, « de générer des cibles à un rythme rapide », de manière quasi automatique.

L’armée israélienne a annoncé avoir mené « environ 10 000 frappes aériennes » sur Gaza depuis le début de la guerre. Elles auraient fait plus de 15 500 victimes, d’après le ministère palestinien de la Santé, parmi lesquelles 70 % de femmes et d’enfants. Selon l’ONU, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées et 1,8 million de personnes ont été déplacées, soit environ 80 % de la population.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, prétend vouloir poursuivre la guerre jusqu’à « l’éradication du Hamas ». Mais c’est d’abord et avant tout à la population palestinienne que son armée mène une guerre féroce. La politique consistant à la terroriser et à lui imposer de fuir devant les bombes est dans la continuité de celle qui a été menée par tous les gouvernements israéliens depuis 75 ans. C’est la même politique d’épuration ethnique qui a contraint plus de 700 000 Palestiniens à prendre le chemin de l’exil en 1948 et à se retrouver, pour une partie d’entre eux, à devoir vivre dans des camps de réfugiés.

Non seulement cette politique est loin d’avoir garanti la sécurité des Israéliens, mais elle les a menés d’une guerre à une autre et en a fait pour des années les gardiens de prison ou les bourreaux du peuple palestinien.

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