Extrême droite : apprentis fascistes à l’entraînement06/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Extrême droite : apprentis fascistes à l’entraînement

Après l’expédition punitive organisée par une petite centaine de militants d’extrême droite à Romans-sur-Isère, deux cents militants de Génération Identitaire, groupe dissous en 2021, ont manifesté à Paris vendredi 1er décembre pour crier leur haine des musulmans, des Arabes et des pauvres en général.

Les idées d’extrême droite profitent actuellement d’un climat politique favorable. Mais, plus profondément, c’est la décomposition de la société capitaliste qui leur permet de se développer. En effet, alors que la crise économique, sociale et politique s’accentue, que les capitalistes mènent une guerre de plus en plus féroce à la classe ouvrière, la fonction de l’extrême droite peut être de détourner la colère des travailleurs, en particulier contre les immigrés désignés comme la source de tous les problèmes.

Des petits groupes d’apprentis fascistes cherchent ainsi à se développer à l’ombre de la montée électorale du RN. Ils ne rassemblent pour l’instant que quelques centaines d’individus mais ils représentent un danger potentiel pour le mouvement ouvrier. Chaque occasion est utilisée par eux pour se rassembler, se faire la main, en espérant grossir. Aujourd’hui ils voudraient bien s’attaquer physiquement aux travailleurs immigrés, avant de s’en prendre demain aux militants ouvriers en général.

Face à ce danger, en appeler, comme le fait la gauche, aux institutions de la République est une tromperie néfaste. La République française s’est toujours bien accommodée des idées d’extrême droite, quand il a fallu aller chercher Pétain, puis le général réactionnaire de Gaulle, dont les troupes n’étaient pas les dernières à opérer des descentes contre les Maghrébins. Les dirigeants de la gauche réformiste, l’insoumis Mélenchon, le socialiste Faure et Roussel du PCF, trompent leur monde quand ils en appellent aux valeurs de cette République bien bourgeoise. Celles-ci n’ont rien à voir avec la défense des pauvres. Les travailleurs qui ont eu affaire à la police ou à la justice républicaines lors de manifestations ou suite à des piquets de grève savent à quoi s’en tenir.

Les travailleurs, inquiets à juste titre de cette évolution, n’ont pas à remettre leur sort dans les mains des institutions de la bourgeoisie qui a besoin de l’extrême droite pour les diviser et les désarmer quand elle leur mène la guerre pour ses profits. Ils ne peuvent que compter sur leurs propres forces et sur leur organisation indépendante. C’est en offrant par leurs luttes une perspective de changement à toutes les couches sociales victimes de la crise capitaliste qu’ils pourront combattre l’extrême droite et faire reculer son influence

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