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Leur société
Éducation en Seine-Saint-Denis : un plan d’urgence s’impose
Une nouvelle fois, un rapport parlementaire pointe du doigt le délaissement et les inégalités criantes que subit la Seine-Saint-Denis, l’un des départements les plus pauvres de l’Hexagone, où 27,6 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
Les services publics et sanitaires sont très insuffisants. C’est le premier désert médical de France métropolitaine, avec en moyenne 49,8 généralistes pour 100 000 habitants, contre 83,5 en moyenne sur l’ensemble du pays. L’offre de soins psychiatriques et aux personnes en situation de handicap est indigne. Quant à la justice, elle est aussi à la peine faute d’effectifs et de moyens financiers.
Le rapport pointe principalement les manques en matière d’éducation. Il montre que l’école, dans le département, ne fait que creuser les inégalités. Un enfant y perd en moyenne une année d’études. Comme les départements d’Outre-Mer, la Seine-Saint-Denis est le parent pauvre de l’Éducation nationale, alors que ces départements sont parmi les plus jeunes de France. Un « cahier de doléances », lancé par une intersyndicale auprès de l’ensemble de ses établissements scolaires montre que les défaillances de l’État sont partout, en matière de médecine scolaire, d’assistants sociaux, d’infirmières, d’AESH.
Dans nombre d’établissements du département, les enseignants absents ne sont pas remplacés. Il est fréquent qu’en collège ou en lycée les élèves n’aient pas de professeurs de français ou de maths… pendant un an.
À cela s’ajoutent des locaux délabrés, aux températures insupportables en hiver, étouffantes en été, sans électricité, aux équipements informatiques défaillants.
L’intersyndicale exige un nouveau plan d’urgence pour le département. Elle fait ainsi référence au mouvement de 1998 pour exiger pour lui un rattrapage budgétaire. Cette année-là, enseignants grévistes et parents d’élèves avaient manifesté massivement pour exiger des moyens supplémentaires. Ils avaient obtenu à l’époque un milliard de francs et plus de 3 000 postes d’enseignants, une respiration bienvenue même si, comme le montre la situation actuelle, cela était bien loin du compte.
L’appel des syndicats à remplir le cahier de doléances peut être une première étape. Mais les moyens dérisoires de l’Éducation nationale, dans les quartiers populaires en particulier, sont intimement liés à la politique des gouvernements, qui consiste à prendre les milliards utiles à la population pour les offrir au grand patronat ou s’en servir pour le budget de l’armée.
Le combat contre ces inégalités croissantes rejoint celui contre le fonctionnement du système.