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Dans le monde
COP 28 : une grand-messe sans miracle
À l’abri de la chaleur dans leurs suites climatisées, les dirigeants réunis à Dubaï pour la COP 28 sont fiers d’eux. À défaut d’autre chose, ils n’ont pas été avares de promesses en tout genre.
Ainsi, la création d’un nouveau fonds a été annoncée, intitulé « pertes et dommages », pour permettre aux pays pauvres de faire face aux conséquences dramatiques du réchauffement de la planète. L’Union européenne a promis 225 millions d’euros, dont 100 millions pour l’Allemagne. Ce fonds, s’il ne va pas rejoindre la longue liste des simples effets d’annonce sans lendemain, sera non seulement insuffisant, mais il servira sans doute à enrichir quelques industriels ou politiciens.
Une autre annonce se veut ambitieuse : 116 pays, dont la France, se sont engagés à tripler leurs capacités en énergies renouvelables d’ici 2030. Comment feront-ils ? Avec quels moyens ? Mystère. De toute façon, personne n’a jamais demandé à vérifier si les objectifs fixés par ces grand-messes du climat sont atteints. Et pour comble, cette année, le président de la COP, le sultan Al-Jaber, par ailleurs président d’un groupe pétrolier, a même été enregistré en train de relativiser la nécessité de réduire l’utilisation des énergies fossiles.
Mais si le réchauffement climatique comme les guerres sont des catastrophes pour les populations, ils sont aussi des sources de bénéfices importants pour les capitalistes. La délégation française se frotte les mains, elle qui, à Dubaï, tente de vendre les compétences françaises en matière de nucléaire, considéré comme une énergie propre, car non productrice de carbone. L’Élysée espère ouvertement que le sommet sera l’occasion de conclure des commandes industrielles, notamment pour des réacteurs nucléaires.
Les mêmes capitalistes qui ravagent la planète peuvent discuter tranquillement de la fin des énergies fossiles dans les hôtels de luxe de l’un des principaux pays producteurs de pétrole. Même à supposer qu’ils prennent des décisions dans ce sens, ils seraient bien incapables de mettre quoi que ce soit en œuvre, car il leur faudrait gérer rationnellement les ressources au niveau de la planète. Cela impliquerait de s’attaquer aux profits privés des géants de l’énergie et à la société capitaliste tout entière, et donc à leur propre raison d’être.