Attentat : la faute aux psychiatres ?06/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Attentat : la faute aux psychiatres ?

En déclarant « il y a vraisemblablement eu un ratage psychiatrique », à propos de l’auteur de l’attentat du pont de Bir-Hakeim, le ministre de l’Intérieur a trouvé le bouc émissaire : la psychiatrie.

Peu importe à Darmanin qu’il manque des psychiatres au point que des retraités sont rappelés dans certains hôpitaux, que des lits d’hospitalisation en psychiatrie ont fermé par milliers, que les délais pour une simple consultation s’allongent démesurément.

Il y a un an une grève des psychiatres hospitaliers avait tiré le signal d’alarme. L’un d’entre eux dénonçait le fait que « rien qu’en Île-de-France, 60 000 à 70 000 personnes, dont au moins 60 % sont des malades mentaux, errent en dehors de toute institution et de tout domicile ».

Depuis, le gouvernement auquel Damarnin appartient n’a rien fait. Ou plutôt si : il continue d’aggraver la situation en sous-finançant la psychiatrie. Ce manque croissant de moyens rend dérisoire sa prétendue solution pour parer de telles attaques en admettant qu’elles soient attribuables à des troubles psychologiques : il faudrait que « les préfets, les policiers puissent exiger une injonction de soins ».

En réalité, prononcer ce genre d’injonction de soins serait déjà possible si ces possibilités de suivi existaient vraiment. Mais l’essentiel pour Darmanin est de dire que la police « a fait son travail » et de parler pour faire croire qu’il agit.

Partager