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Dans le monde
Des milliers de Palestiniens en prison
L’accord entre Israël et le Hamas prévoit, en même temps que la libération d’otages israéliens, celle de prisonniers palestiniens : 69 otages et 150 prisonniers palestiniens ont été libérés entre le 24 et le 28 novembre.
Ils seraient 7 000 ou 8 000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont 200 enfants. Par exemple, parmi les nombreux jeunes âgés de 14 ans seulement, Adam Abouda Hassan Gheit vient d’être libéré. Il avait été arrêté en mai dernier pour sabotage, agression d’un policier et jet de pierres.
Mais de jeunes adultes qui avaient été condamnés alors qu’ils étaient enfants viennent aussi d’être libérés après plusieurs années de prison. C’est le cas de Marah Bakir, 15 ans en 2015, qui après une journée de classe avait franchi la voie rapide qui sépare Jérusalem Est et Ouest, et s’était approchée du quartier général de la police israélienne aux frontières. Comme c’était l’époque de l’Intifada des couteaux, quand des Palestiniens, très jeunes pour la plupart, attaquaient au couteau des policiers, des soldats, des colons israéliens ou de simples passants, Marah avait été condamnée à huit ans de prison pour tentative de meurtre.
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, 3 000 Palestiniens auraient été arrêtés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Le gouvernement israélien, qui se prétend la seule démocratie du Moyen-Orient, pratique ainsi de véritables rafles. Près de 2 000 prisonniers seraient en attente de procès, et autant en détention administrative, une détention sans procès, renouvelable tous les trois à six mois, indéfiniment.
Ceux qui viennent d’être libérés ont raconté l’aggravation de leurs conditions de détention depuis deux mois, les coups de bottes, de crosse de fusil, les insultes, les crachats, les mauvais traitements. Six sont morts en détention depuis début octobre.
Des jeunes révoltés, la politique de l’État d’Israël en produit chaque jour, qui n’ont jamais connu que l’oppression, le mépris, la prison, les mauvais traitements. Il faut y ajouter maintenant tous ceux qui, à Gaza, viennent de perdre des dizaines de membres de leur famille dans les bombardements.