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ADP : pour l’amour du sport, vraiment ?
La direction d’Aéroports de Paris (ADP) cherche à imposer aux travailleurs des ateliers la limitation de leurs vacances d’été, sous le prétexte d’assurer le fonctionnement aéroportuaire pendant les Jeux Olympiques 2024.
Il y a quelques mois, la direction a cherché des volontaires pour travailler pendant les JO. Lors d’une réunion, lorsque des travailleurs posaient la question de la rémunération, un chef leur a répondu : « C’est pour l’amour du sport. » Avec de tels arguments, il n’a pas trouvé beaucoup de volontaires. Puis, à la fin octobre, les travailleurs ont eu quatre jours pour donner en urgence leurs dates de vacances prévisionnelles. Un mois plus tard, il y a peu, la plupart de ces demandes ont été refusées et la direction a annoncé une nouvelle règle. Ils n’auraient droit qu’à deux semaines de vacances consécutives pendant la période allant du 15 juillet au 13 septembre, et seraient tenus de garantir 60 % ou 80 % de l’effectif en fonction des semaines, contre 50 % les étés précédents.
Les travailleurs n’ont aucune raison d’accepter cette attaque. Avec humour, certains ont réagi en disant : « Ce ne sont pas nos vacances qu’on devrait reporter, c’est les JO. » Ils savent que le prétexte est d’autant plus ridicule qu’au niveau des ateliers, avec la suspension des travaux l’été, il y aura en réalité peu d’interventions à faire durant cette période et le pic d’activité sera avant et après celle-ci. De plus, la direction d’ADP a beau faire valoir partout qu’elle est partenaire des Jeux, elle n’a pas hésité à supprimer près de 10 % des postes depuis 2019. Les conséquences sur le déroulement des Jeux passent après ses profits. Si elle voulait vraiment que tout se déroule parfaitement, elle aurait encore le temps d’embaucher le personnel manquant.
Certains espèrent qu’il y aura au moins une prime pour ces sacrifices imposés, et la direction en laisse courir la rumeur. Loin d’être une compensation, une telle prime aurait pour but de tenter de faire passer la pilule empoisonnée. Elle viendrait démontrer combien les salaires sont trop bas, et qu’il faut les augmenter, JO ou pas.
Si la direction prévient les travailleurs de ses intentions si tard, alors que la date des Jeux est connue depuis longtemps, c’est aussi probablement qu’elle se souvient des grèves qui ont marqué l’aéroport et ADP lors des étés 2021 et 2022. Récemment, à Air France à Roissy, après une série de débrayages, la direction a abaissé le taux de présence demandé pendant la période des JO de 80 % à 70 %. Cette réponse des travailleurs d’Air France montre la voie.