Accidents du travail : l’exploitation tue29/11/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/11/P16-3_OK_Lupo_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Accidents du travail : l’exploitation tue

Trois millions de personnes meurent chaque année de maladies ou d’accidents liés au travail. Tel est le constat de l’Organisation internationale du travail, l’OIT, qui a présenté son rapport le 27 novembre lors de son 23e congrès.

Illustration - l’exploitation tue

Ce nombre est évidemment loin du compte, beaucoup de pays ne recensant pas les morts sur les chantiers, les usines, et encore moins celles des victimes de petits boulots parfois très dangereux. L’OIT estime en outre à 28 millions le nombre de travailleurs soumis au travail forcé. Quelle comptabilité fait-on sur les accidents mortels ou les maladies professionnelles qui frappent ces travailleurs ?

Mais, même si ce chiffre de 3 millions est minoré, l’OIT dénonce une estimation en augmentation de 5 % par rapport à l’année 2015. Cela traduit peut être un meilleur recensement, mais aussi probablement l’accroissement de l’exploitation, le fait que de nombreux travailleurs sont en contact sans protection avec des produits chimiques toxiques qui engendrent des maladies mortelles. En France, les accidents mortels au travail sont en hausse depuis 2010, malgré des règles et des contrôles qui n’existent pas dans la plupart des pays. La recherche de rentabilité et le rapport de force entre le monde du travail et les employeurs sont en cause, ainsi que la dégradation de la situation économique des salariés. Partout dans le monde, obtenir au moins de quoi survivre est un tel problème que les ouvriers jouent souvent avec leur vie, pendant que les patrons et les donneurs d’ordres détournent les yeux. Ainsi, lundi 27 novembre, onze mineurs ont encore trouvé la mort dans une mine de platine sud-africaine considérée comme une des plus dangereuses. Le bilan de l’année 2022 est de 49 morts dans cette mine.

L’OIT espère voir s’améliorer la situation de la santé au travail, entre autres par des partenariats entre les trusts et les petits producteurs avec qui ils collaborent ou les travailleurs qu’ils embauchent. Un accord vient d’être signé pour cinq ans avec la société ENI sur la santé et la sécurité au travail de 50 000 travailleurs du Kenya et 100 000 en Côte d’Ivoire. Les ouvriers agricoles ou les petits exploitants fournissent du caoutchouc et de l’huile de ricin aux bioraffineries d’ENI. Ce trust s’engage ainsi dans un domaine, l’agriculture, qui est parmi les plus mortels pour les travailleurs, mais encore faudra-t-il que cet accord soit suivi d’effet.

L’OIT souligne que l’objectif de son plan pour les six années à venir est de « donner la priorité à la santé des travailleurs » mais dans la société capitaliste, la priorité de la bourgeoisie est la hausse de ses profits, en contradiction avec la sécurité et la santé au travail.

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