Orange Business – Cesson-Sévigné : les mauvais coups des patrons22/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2886.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Orange Business – Cesson-Sévigné : les mauvais coups des patrons

En avril, la direction d’Orange avait annoncé sa volonté de supprimer environ 700 postes sur 5700 dans sa branche Entreprises en France. Elle a d’abord tenté de le faire avec une rupture conventionnelle collective.

Les mobilisations ont révélé le dégoût et la colère des salariés, et la direction d’Orange n’a finalement pas pu trouver d’organisation syndicale pour signer son plan. Elle est alors revenue à la charge avec un plan de départs volontaires unilatéral concernant 643 postes. Et en octobre elle n’a même pas attendu la formalité de l’homologation par la DRIEETS (ex-inspection du travail) pour organiser des grandes messes d’incitation au départ. Ses représentants utilisent un vocabulaire choisi pour expliquer que le plan est une mine d’« opportunités » pour les salariés. Derrière les sourires hypocrites des dirigeants, la suite se dessine : si les volontaires ne sont pas assez nombreux, les postes seront de toute façon supprimés. Autrement dit, ce sera des mutations forcées dans le groupe, pas forcément sur le même site ni aux mêmes conditions.

À Cesson-Sévigné, en Ille-et-Vilaine, certains salariés commencent à voir rouge et les annonces récentes d’augmentation des dividendes sont dans bien des têtes. L’arrogance de l’équipe de direction écœure un nombre toujours plus grand de travailleurs. Les chefs de premier niveau, eux-mêmes largement visés et sommés de relayer la pression au départ, sont si dégoûtés qu’ils ne se transforment pas tous en bons petits soldats. Dans les autres secteurs d’Orange, les multiples liens qui unissent les salariés dans leur travail quotidien ont permis de faire connaître le plan et beaucoup se disent avec raison : « après eux, ce sera peut-être nous. »

La partie n’est donc pas jouée et la direction n’est pas à l’abri d’un nouveau revers. Les travailleurs sont ceux qui font fonctionner l’entreprise, c’est une arme dont ils peuvent se servir pour rendre à la direction la monnaie de sa pièce.

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