Menaces de guerre : à Annecy l’armée tire déjà22/11/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/11/P6-2_Grenade_monde_corrige_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Menaces de guerre : à Annecy l’armée tire déjà

Comme dans de nombreuses villes de garnison, le 27e BCA d’Annecy utilise depuis plus d’un siècle un champ de tir pour l’entraînement des soldats. Sous l’effet de l’urbanisation croissante, les riverains de celui de Sacconges, dans la périphérie d’Annecy, sont de plus en plus nombreux et proches du terrain militaire.

Illustration - à Annecy l’armée tire déjà

Les habitants se retrou­vent désormais à subir le bruit assourdissant des rafales de fusils et fusils-­mitrailleurs, incessantes certains jours, même la nuit. C’est pourquoi le projet de modernisation de l’installation existante pour en faire un STOE (stand de tir ouvert évolutif) ne passe pas. À l’initiative d’un groupe d’habitants déterminés, qui ne veulent pas voir leur qualité de vie se dégrader, ni la valeur de leur bien se déprécier pour ceux qui sont propriétaires, pétitions, rassemblements, groupes sur les réseaux sociaux se sont multipliés très rapidement. L’objectif principal était d’interpeller les élus au conseil municipal lors de la consultation nécessaire pour modifier le plan local d’urbanisme (PLU) afin d’autoriser les travaux. La diffusion d’un enregistrement audio du bruit des mitraillages a eu son petit effet !

La municipalité à majo­rité écologiste, alliée à Renaissance, essaie de ménager les deux parties mais le vert a tendance à tourner facilement et rapidement au kaki. Ses membres n’aiment pas trop le bruit des armes en théorie, mais en pratique ils s’alignent le doigt sur la couture du pantalon. Il faut bien, prétend le maire, François Astorg, que les soldats s’entraînent et il n’est pas question pour lui de remettre en cause les prétendus « intérêts supérieurs de la nation ». C’est, ajoute-t-il, « de la vie de nos soldats dont nous parlons », sous-entendant que les opposants seraient quasiment des ennemis de l’intérieur. Lors du vote au conseil communautaire du jeudi 16 novembre, il ne s’est même pas trouvé un seul élu pour voter contre !

L’état-major local, lui aussi, fait dans le dialogue et n’a pas encore ouvert le feu sur les protestataires. Il envisage même de mettre des ruches sur le site pour verdir son activité et ne serait pas opposé à son passage en zone Natura 2000 ! En outre, cela lui évite de parler d’enlever tout le plomb et autres produits toxiques impunément répandus dans l’environnement.

Les riverains n’acceptent pas de se laisser embobiner par ce bourrage de crâne ni par les promesses de mur anti­bruit ou d’aménagements d’horaires : près de Grenoble, les mêmes promesses avaient été faites aux riverains lors de la construction d’un champ de tir sur la commune de Pont-de-Claix mais, après les travaux, les nuisances se sont encore accentuées. Tandis que les Urgences d’Annecy sont au bord de l’asphyxie depuis des mois, deux ou trois millions d’euros minimum vont être dépensés pour que l’armée forme ses soldats aux sales guerres actuelles ou à venir !

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