Inceste : annonces sans contenu22/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2886.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Inceste : annonces sans contenu

La commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a publié son rapport le 17 novembre.

Elle avait été mise en place par Macron en 2021 après la publication du livre de Camille Kouchner sur l’inceste, La Familia grande.

D’après ses conclusions, 5,4 millions d’adultes ont été victimes de violences sexuelles dans leur enfance, soit une personne sur dix. Ce rapport indique l’ampleur du drame. Mais, pour le gouvernement, il n’y a là qu’une nouvelle occasion pour des effets d’annonce.

Avec le même cynisme, le gouvernement avait utilisé la question des droits des femmes, hypocritement élevée au rang de cause nationale par Macron, pour multiplier les annonces aussi tonitruantes que dépourvues d’intérêt pour faire avancer ces droits.

Appliquant la même méthode à la question de l’inceste, le président avait annoncé en 2021 qu’il mettrait en place deux rendez-vous de dépistage et de prévention systématiques pour chaque enfant. Mais cela aurait impliqué de renforcer les moyens de la médecine scolaire ou des structures de soin médico­-psychologiques pour la jeunesse. En effet, il y a moins de 1 000 médecins scolaires pour toute l’Éducation nationale. Deux ans plus tard, rien n’a été fait, et personne ne s’en étonnera. La Ciivise le confirme elle-même à sa manière, en préconisant « d’évaluer » la réalité de ces rendez-vous.

D’après son rapport, un enfant est victime de violences sexuelles toutes les trois minutes. Le risque est multiplié par trois pour ceux qui sont en situation de handicap. Les violences débutent à l’âge de 8 ans et demi en moyenne, sont le plus souvent répétées et durent, dans un cas sur deux, plus d’un an. Face à ce constat glaçant, les recommandations de la Ciivise touchent à la prévention, au soin et à des changements juridiques. Certaines des mesures préconisées devraient être des évidences, comme la mise en œuvre d’un parcours de soins du traumatisme pris en charge à 100 % par la Sécu­rité sociale.

Ce qui est sûr, c’est que les moyens mis à disposition pour que les enfants, victimes dans le cadre familial, puissent trouver une écoute et une protection sont dérisoires.

Pour que les préconisations utiles de la Ciivise soient suivies d’effet, il faudrait une politique à l’opposé de celle du gouvernement.

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