Glyphosate : une autorisation pour les profits22/11/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/11/P7-1_Glyphosate_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C83%2C770%2C517_crop_detail.jpg

Leur société

Glyphosate : une autorisation pour les profits

En accord avec le vote des États nationaux, la Commission européenne a renouvelé pour dix ans l’autorisation du glyphosate, une substance entrant dans la composition de pesticides comme le Roundup.

Illustration - une autorisation pour les profits

Produit depuis 1974 par Monsanto, racheté depuis par Bayer, le glyphosate est pourtant décrié depuis des années pour sa dangerosité potentielle. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a même classé « cancérogène probable » en 2015.

Mais les enjeux économiques sont énormes : le marché mondial annuel des pesticides s’élève à plus de 50 milliards d’euros et le glyphosate est le plus vendu. Alors, les dirigeants politiques, les hauts fonctionnaires se sont une nouvelle fois assis sur leurs principes et sur leurs propres lois, oubliant les préconisations des organismes de santé et le principe de précaution. Le gouvernement français, qui avait voté contre l’autorisation du pesticide en 2017, s’est abstenu cette fois-ci.

La Commission européenne s’est une fois de plus basée essentiellement sur des documents élaborés par les trusts de l’agrochimie eux-mêmes. Sans surprise, l’effet toxique du glyphosate n’apparaît quasiment pas dans leurs rapports, alors que d’autres études scientifiques, non prises en compte, alertent sur le caractère cancérogène, et aussi sur les effets négatifs pour la faune aquatique, etc.

Les défenseurs du glyphosate mettent ainsi en avant que son interdiction « n’est pas faisable et tuerait notre agriculture », comme l’a encore déclaré dernièrement Macron. D’après eux, il y aurait d’un côté tous les agriculteurs et de l’autre quelques écologistes parisiens coupés de la réalité paysanne. C’est cacher que certains syndicats de paysans, certes minoritaires, comme la Confédération paysanne, sont farouchement opposés au glyphosate. Et surtout, c’est masquer que les ouvriers agricoles et les agriculteurs, ceux qui le manipulent fréquemment, peuvent en être les premières victimes, à tel point que plusieurs centaines d’entre eux se sont regroupés dans des associations de défense contre ces pesticides.

Pour le glyphosate, comme pour les autres pesticides, dont certains sont d’ailleurs bien plus dangereux, il faudrait faire toute la transparence sur leur production, chercher vraiment, en y mettant les moyens, des alternatives moins polluantes. Mais cela n’est pas à l’ordre du jour d’une agriculture sous domination capitaliste.

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