- Accueil
- Lutte ouvrière n°2886
- Gaza : le massacre d’un peuple
Dans le monde
Gaza : le massacre d’un peuple
La trêve de quatre jours intervenue le 22 novembre entre l’État d’Israël et le Hamas marquera-t-elle un tournant dans la guerre de Gaza ? Même si elle se prolongeait, elle n’effacerait pas le massacre et les énormes destructions opérées en plus de sept semaines de bombardements.
Écoles bombardées, bébés mourant dans les hôpitaux sous les bombes faute de possibilité d’évacuation… Même le haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme a dénoncé « les événements horribles dépassant l’entendement » qui ont continué de se produire dans la bande de Gaza.
Mercredi 15 novembre, le plus grand hôpital de Gaza, l’hôpital al-Shifa, a été pris d’assaut par l’armée israélienne. Samedi 18, 2 300 patients, soignants et déplacés s’y trouvaient encore selon l’ONU, agonisant dans ses murs faute d’eau potable, de nourriture, de soins ou d’électricité pour faire fonctionner les couveuses et les appareils respiratoires. Des images ont montré des civils abattus comme du gibier par l’armée israélienne alors qu’ils tentaient de fuir les combats. L’argument selon lequel le Hamas utilise les malades comme des boucliers humains et les hôpitaux pour abriter ses quartiers généraux tient de la propagande de guerre : vrai ou faux, les morts sont des civils palestiniens, tués par l’armée israélienne.
Après avoir méthodiquement anéanti la ville de Gaza dans le nord du territoire et fait plus de 14 000 morts, presque tous des civils, l’armée israélienne reste prête à déchaîner le même déluge de feu sur sa partie sud. Des tracts largués sur la ville de Khan Younes, ont appelé la population à l’évacuer. Mais pour aller où ?
Les deux tiers des 2,3 millions de Gazaouis ont déjà dû fuir vers cette zone, où ils sont désormais bloqués. Privés d’eau, de nourriture, de soins, ils survivent dans des écoles, des hôpitaux ou dans la rue.
En laissant faire Israël, les dirigeants occidentaux sont complices de la tuerie de masse de Gaza. Quant à leurs déclarations, même quand ils montrent une pointe d’indignation devant l’assassinat de bébés, elles relèvent du bal des hypocrites. Car, de Biden à Macron en passant par l’ONU, tous ont soutenu et continuent de soutenir « le droit d’Israël à se défendre ». Aujourd’hui, ce droit passe par une politique de terreur à l’encontre de la population palestinienne. Au-delà, elle vise également tous les peuples de la région en leur montrant ce qui pourrait les attendre s’ils voulaient remettre en question la tutelle de l’impérialisme.