En train de nous embrigader ?22/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2886.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

En train de nous embrigader ?

La loi de programmation militaire contient un volet sur l’augmentation du nombre de réservistes.

Dans ce cadre, de nombreuses entreprises ont signé des conventions de soutien à la politique de réserve. Les réservistes sont impliqués dans les missions des armées, ce qui implique des périodes hors de leurs entreprises. Total, Bouygues ou Thales ont ratifié le texte, de même que la SNCF où les réservistes seraient environ 400.

Très fière de la participation de réservistes de l’entreprise aux côtés des forces armées au défilé du 14 juillet, c’est à grands coups de publicité et de vidéos sur ses réseaux internes de communication que la SNCF présente cette participation comme un geste fort de « l’entreprise avec la République ». Cette convention prévoit jusqu’à quinze jours d’absence par an, sans perte de salaire. Avant la loi, ces périodes de réserve se faisaient en congé sans solde. Pour la SNCF, les frais engagés pour les réservistes ouvrent droit à une réduction d’impôt au titre du mécénat d’entreprise. Les liens avec la République sont forts, d’accord, mais pas à n’importe quel prix ! On imagine également que les réservistes ne seront pas remplacés, avec surcharge de travail pour leurs collègues.

L’existence de réservistes et leur obligation de service peuvent aider à entretenir un climat chauvin et à prôner l’unité nationale. La loi de programmation et ses conventions en sont l’illustration. Mais les cheminots, comme tous les autres travailleurs, n’ont aucun intérêt à se laisser abuser par les discours patriotiques et guerriers.

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