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guerre au moyen-orient
Derrière Netanyahou, l’armée
Malgré la pression à l’union sacrée, la cote de popularité de Netanyahou, le chef du gouvernement israélien, a dégringolé. Un institut de sondage, qui la mesurait à 43 % au mois de juin, la situe aujourd’hui à 18 %.
Mais Netanyahou pourrait aussi bien être remplacé par un autre dirigeant ayant plus de crédit dans la population, qui mènera fondamentalement la même politique guerrière, car au bout du compte c’est l’armée, c’est-à-dire l’appareil d’État qui décide.
Avant l’attaque du Hamas et le déluge de bombes déversées sur les Gazaouis, il y avait depuis le mois de janvier en Israël des manifestations importantes. Chaque samedi, des dizaines voire des centaines de milliers de personnes se rassemblaient pour dénoncer la réforme judiciaire qui aurait davantage laissé les mains libres à Netanyahou. Mais après les attaques du Hamas, du jour au lendemain, la contestation a été remise à plus tard. Le leader d’un collectif national d’étudiants contre la politique du gouvernement, qui rassemblait 15 000 membres, a expliqué que son organisation, qui participait à la mobilisation contre Netanyahou, a « changé de nature », devenant une organisation de mobilisation pour la guerre. Car au même moment, le gouvernement annonçait la mobilisation de 350 000 réservistes.
Mais Netanyahou n’a pas vraiment profité de ce revirement de l’état d’esprit. En effet, c’est lui qui, aux yeux de la population, a dû porter la responsabilité du fait que l’armée, et au-dessus d’elle le gouvernement, n’ont ni prévu ni empêché l’attaque du Hamas. Pour l’instant, unité nationale oblige, la plupart des dirigeants politiques de l’opposition n’ont pas pour autant demandé la démission de Netanyahou. Ils disent qu’il faudra « lui régler son compte » plus tard, « après la guerre ». Mais, que Netanyahou saute ou qu’il reste chef du gouvernement, avec la guerre enclenchée à Gaza, le pouvoir va de plus en plus glisser dans les mains des généraux. La semaine qui a précédé l’offensive militaire terrestre contre Gaza, le porte-parole de l’armée a déclaré que celle-ci était prête à l’action, sous-entendant que c’était le gouvernement qui l’empêchait d’agir.
Or, même si en Israël l’armée est presque intouchable car pour beaucoup elle représente « le peuple en armes », fondamentalement, elle est au service des classes riches et des intérêts des grandes puissances qui soutiennent Israël, à commencer évidemment par les États-Unis.
Et de fait, si les jeunes réservistes d’à peine 20 ans montrés dans les médias sont fiers d’aller se battre, ils vont être entraînés dans une guerre qui n’est pas la leur. Beaucoup pensent sûrement aller défendre « leur patrie » qu’ils identifient presque à leur famille, mais ils devront obéir aux ordres de leurs généraux qui, eux, obéiront à ceux de l’impérialisme.
À Gaza, ces jeunes recrues vont aller risquer leur vie. Beaucoup n’en reviendront pas. Les autres seront détruits de l’intérieur par le sale boulot qu’ils auront été obligés d’accomplir. Et pour quelle perspective, si ce n’est un éternel recommencement guerrier ? Car c’est bien à cela que se résume l’histoire de l’État d’Israël et donc, qu’elle l’ait voulu ou non, de sa population. C’est l’impérialisme qui a profité de toutes les guerres passées entre Israël et les Palestiniens et les États arabes. Car, en dressant les peuples les uns contre les autres, il a jusqu’à présent maintenu intacte sa domination sur la région.