Union européenne : toujours plus de répression anti-migrants11/10/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/10/P16-2_UE_migrants_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C170%2C460%2C428_crop_detail.jpg

Dans le monde

Union européenne : toujours plus de répression anti-migrants

Au sommet du Conseil européen à Grenade en Espagne, vendredi 6 octobre, la question de l’élargissement de l’Europe à de nouveaux pays a surtout montré les divergences entre les membres de l’Union européenne.

Illustration - toujours plus de répression anti-migrants

Les représentants des vingt-sept pays se sont en revanche accordés à la majorité sur un nouveau règlement de ce qu’ils appellent la question migratoire, tous voulant réduire le nombre de migrants. Discuté depuis des années et devant être soumis au Parlement européen dans quelques semaines, leur texte n’a cessé de se durcir contre les réfugiés. Et l’arrivée mi-septembre de 10 000 migrants en trois jours à Lampedusa, qui n’aurait même pas dû susciter la moindre difficulté d’accueil au sein de l’Europe, leur a fourni un nouveau prétexte pour franchir une étape supplémentaire dans le rejet des migrants.

La plupart des mesures sont déjà pratiquées par certains pays ou par l’Union européenne (UE) elle-même. Il s’agit de les aggraver et de les financer. Le nouveau règlement préconise ainsi de multiplier les accords de réadmission imposant aux pays d’émigration comme aux pays de transit de reprendre, lorsqu’ils sont expulsés, leurs ressortissants ou les migrants qui les auraient traversés. Ces accords peuvent être « informels et confidentiels » pour éviter la pression de l’opinion publique. La délivrance de visas et le montant de l’aide au développement sont autant de moyens de pression pour obtenir leur signature. L’UE préconise de surcroît, pour les migrants parvenus à ses frontières, une procédure d’asile accélérée dans certains pays, et l’expulsion dans un délai maximum de douze semaines s’ils sont déboutés. Ces migrants seraient entre-temps considérés comme n’étant pas entrés dans l’UE et à ce titre enfermés dans des installations frontalières, y compris s’il s’agit d’enfants. Le rôle de Frontex serait renforcé, non seulement pour empêcher les migrants de pénétrer dans l’UE mais aussi pour prendre en charge leur expulsion. Le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’UE serait encouragé. Enfin, et c’est à vrai dire le seul point qui n’ait pas fait consensus, une répartition entre les pays de l’UE des migrants ayant réussi à franchir ce parcours du combattant a été formalisée. Au cas où un pays serait soumis à une arrivée « massive » de migrants, les autres États de l’UE pourraient soit prendre en charge l’examen des demandes d’asile et donc éventuellement accueillir les réfugiés, soit participer au financement de la machine à expulser.

Cet accord sur la « question migratoire », résultat d’une bataille de chiffonniers cyniques, est l’expression de la barbarie d’un monde dirigé par la bourgeoisie et ses représentants.

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