Pénurie de médicaments : choix rentables pour les capitalistes11/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2880.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pénurie de médicaments : choix rentables pour les capitalistes

Le 3 octobre, l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) a activé un plan hivernal face aux pénuries. Au cours de l’hiver dernier, des antibiotiques, des corticoïdes, le paracétamol et bien d’autres médicaments en ont connu de plus ou moins longues, et cela n’a fait qu’empirer depuis.

La principale cause n’est pas liée aux épidémies, mê­me si bien sûr celles-ci accélèrent les pénuries, mais au choix des industriels de rechercher le profit. Quand les trusts choisissent d’arrêter la fabrication de molécules, c’est principalement parce qu’ils ne la jugent pas assez rentable. Le laboratoire Astellas a par exemple annoncé en février 2023 l’arrêt de la production d’un antibiotique, la Josacine. D’autres médicaments disparaissent des pharmacies françaises parce qu’ils sont envoyés vers d’autres pays où ils sont vendus plus cher. Sans compter que, comme n’importe quelle autre production industrielle, les médicaments sont produits à flux tendu et que les laboratoires ont délocalisé cette production là où la main-d’œuvre est la moins chère. Chacune des étapes qui président à la mise sur le marché d’un médicament est déterminée par la recherche… de la rentabilité.

Le gouvernement Macron prétend convaincre des industriels, à coups de millions d’euros, de placer leur usine ici plutôt qu’ailleurs. Cela ne changera rien aux molécules qui ne sont plus produites, ni aux quantités insuffisantes en pharmacie. Le gouvernement propose un plan « Innovation Santé 2030 » de 7,5 milliards d’euros pour convaincre les capitalistes du secteur pharmaceutique de produire davantage en France. Cet été, le ministre de la Santé a aussi proposé d’augmenter de 10 % les prix de l’amoxicilline, l’anti­biotique le plus prescrit en France, pour en rendre la production « attractive ».

Ce n’est pas le déplacement d’un pays à un autre qui changera la logique capitaliste qui génère tensions et ruptures de stocks.

En Europe comme en Asie, seul le contrôle des travailleurs sur la production pharmaceutique pourrait permettre qu’elle soit réalisée dans des conditions dignes, et à la hauteur des besoins de la population.

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