Éducation : Attal, l’art de parler pour ne rien faire11/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2880.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation : Attal, l’art de parler pour ne rien faire

Comme tous les ministres de l’Éducation nationale avant lui, Gabriel Attal, le nouveau titulaire du poste, veut sa réforme de l’éducation.

Et comme tous les ministres avant lui, il cherche à camoufler le vide de sa politique par des phrases sur la baisse de niveau des élèves.

Attal va donc réunir une commission pompeusement intitulée « Exigence des savoirs », composée d’inspecteurs, de recteurs et d’experts. Mais avant même qu’elle soit constituée, il a annoncé la couleur en remettant au goût du jour les classes par niveau au collège. Quoi de mieux que mettre à part les plus faibles pour cacher l’incapacité de l’Éducation nationale à lutter contre les inégalités scolaires.

Il n’est pourtant nul besoin d’une énième commission pour comprendre pourquoi nombre d’élèves n’arrivent pas à apprendre à lire et à compter correctement. Pour lutter contre ces difficultés complètement liées aux inégalités sociales, il faudrait vivre dans une société décidée à consacrer ses moyens aux besoins des enfants. Il faudrait raisonner en fonction des intérêts de la population et non en fonction des économies à réaliser pour continuer à subventionner les capitalistes.

Depuis des décennies la répartition des moyens dans l’Éducation nationale est toujours aussi défavorable aux quartiers populaires, quoi qu’en disent les ministres. De plus, le nombre de professeurs et de salariés n’a cessé d’être réduit. On est arrivé au point qu’aujourd’hui, dans les banlieues populaires, le non-remplacement des enseignants malades ou en congé maternité entraîne des milliers d’heures de cours perdues. Un enfant de Seine-Saint-Denis, par exemple, perd en moyenne – et ce n’est qu’une moyenne – un an de scolarité. Ainsi, il arrive que certains collégiens n’aient pas cours de français, ou d’histoire, ou de mathématiques durant un an. À cela s’ajoute tout le reste : des locaux insalubres, non chauffés, l’absence d’assistante sociale et d’infirmière, tout contribue à rendre la scolarité des enfants chaotique voire infernale.

L’école est à l’image du reste de l’État : au service des plus riches. Et le ministre est là pour tenter de cacher la misère.

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