Arrêts maladie : nouvelles restrictions11/10/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/10/P7-Arrets_maladie_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Leur société

Arrêts maladie : nouvelles restrictions

Dans son projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, le gouvernement veut s’attaquer un peu plus aux arrêts maladie des salariés, en les soumettant encore plus au bon vouloir du médecin envoyé… par leur patron.

Illustration - nouvelles restrictions

La situation est pourtant déjà très problématique pour les travailleurs. Beaucoup de salariés viennent au travail alors qu’ils sont malades, soit parce que, à cause des jours de carence, s’arrêter leur coûte trop cher, soit parce que, étant précaires, ils craignent de perdre leur emploi. De plus, s’ils ont moins d’un an d’ancienneté, ils ne touchent la plupart du temps que 50 % de leur salaire en cas d’arrêt. Selon la caisse de retraite complémentaire Malakoff Humanis elle-même, les travailleurs prennent en moyenne moins d’un quart des arrêts maladie auxquels ils ont droit.

Cela ne suffit pas à ce gouvernement aux petits soins pour le grand patronat. Il veut en effet rendre possible la suppression du versement des indemnités journalières aux travailleurs malades sur la base d’une simple visite d’un médecin envoyé par le patron. Jusqu’à présent, l’employeur pouvait déjà envoyer son propre médecin visiter le malade pour pouvoir contester l’arrêt de travail et essayer de ne pas payer sa part de complément de la rémunération du salarié. Désormais c’est toute l’indemnité de la Sécurité sociale qui pourrait sauter sur la foi de l’avis du médecin patronal, avec, cerise sur le gâteau, le risque que le malade doive rembourser ce qu’il aurait commencé à toucher.

Après les attaques sur les allocations chômage, cette mesure s’inscrit dans le cadre de la campagne du gouvernement contre les travailleurs qu’il cherche à présenter comme des fainéants, ne rêvant que d’arrêt maladie ou de chômage. En juin, le ministre des ­Finances Le Maire a même demandé : « Est-ce que quelque chose justifie que les arrêts maladie aient augmenté de 30 % au cours des dix dernières années ? »

Bien sûr que oui, quelque chose le justifie, et ce sont notamment les reculs imposés aux travailleurs par le gouvernement et le patronat. Du fait du recul de l’âge de la retraite, de plus en plus de salariés travaillent de plus en plus longtemps et de plus en plus dur, comme le montre l’explosion du nombre des TMS (troubles musculo-squelettiques).

Mais un des rôles des gouvernements est justement de cacher combien la courbe des arrêts maladie est étroitement liée à celle des profits et de l’exploitation !

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