Aide médicale d’État : qui ruine la Sécu ?11/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2880.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aide médicale d’État : qui ruine la Sécu ?

Élisabeth Borne a décidé d’un audit sur l’Aide médicale d’État (AME). Ce dispositif permet en particulier aux étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois, sans ressources suffisantes, de voir leurs frais médicaux, hospitaliers et pharmaceutiques pris en charge par la Sécurité sociale.

En mai 2023, le gouvernement, par la voix de l’ex-ministre de la Santé, reconnaissait que l’AME représentait un peu moins de 0,5 % du budget de la Sécurité sociale. Le gouvernement emboîte le pas à tous ceux, de l’extrême droite aux Républicains et à son propre ministre Darmanin, qui exigent qu’on dénonce le coût prétendument exorbitant des soins accordés aux étrangers sans papiers, voire qu’on supprime l’AME, à la limite en la remplaçant par une aide médicale d’urgence bien plus restrictive.

C’est un cran de plus dans les attaques, non seulement contre les travailleurs étrangers, mais contre l’ensemble des travailleurs, allant de la baisse des remboursements de médicaments à la dégradation de l’hôpital et de la prise en charge des malades.

Au-delà de la démagogie politicienne et électorale sur le thème de l’immigration, c’est affirmer une fois de plus que ce sont les travailleurs et leurs soins qui coûtent cher à la Sécurité sociale. C’est une escroquerie, un leurre pour faire oublier les milliards qui vont dans les caisses des industriels de la pharmacie au nom du crédit impôt recherche : qu’on se souvienne par exemple des 150 millions par an donnés à Sanofi et de son vaccin arrivé trop tard, et des milliers voire des dizaines de milliers d’euros auxquels ces industriels fixent le prix de certains traitements, que les hôpitaux sont bien obligés de payer s’ils veulent sauver au moins une partie de leurs malades.

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